Un virologue nigérian a estimé que la recherche des origines du SRAS-CoV-2 ne devrait pas être politisée mais être fondée sur des preuves scientifiques concrètes.
Oyewole Tomori, président du Comité d’experts du Nigeria sur la COVID-19, a déclaré aux médias locaux qu’il serait difficile de préciser les origines du nouveau coronavirus, a rapporté dimanche le quotidien local The Leadership.
« D’un point de vue scientifique, aucun organisme ou pays n’a présenté de preuves pour nous révéler l’origine du virus », a dit M. Tomori.
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié fin mars, le SRAS-CoV-2, le virus à l’origine de la COVID-19, est très probablement passé de l’animal à l’homme par l’intermédiaire d’un animal émissaire, et il est « extrêmement improbable » que ce virus hautement transmissible se soit échappé d’un laboratoire.
D’après M. Tomori, la théorie de la fuite d’un laboratoire doit être écartée pour l’instant jusqu’à ce que l’on dispose de preuves solides et empiriques, mais si la recherche doit être poursuivie, elle doit être mondiale et dirigée par l’OMS, sans aucune pression de la part des Etats-Unis.
Il a par ailleurs rappelé que cette théorie a été rejetée par la plupart des scientifiques classiques, qui y voient « une théorie de la conspiration marginale » promue par le gouvernement américain.
Selon le virologue, si les Etats-Unis insistent sur la théorie de la fuite d’un laboratoire, Washington devrait également autoriser l’accès à son propre laboratoire de recherche biologique de haute technologie situé à Fort Detrick, dans le Maryland, qui était auparavant le centre du programme national d’armes biologiques et qui est connu pour ses recherches sur les coronavirus.
M. Tomori a également qualifié de « myopie » l’accumulation de vaccins contre la COVID-19 par certaines nations occidentales, notant qu’aucun pays ne peut être libéré du virus tant que tous les autres ne le sont pas.