Le collectif malien ‘Yerewolo’ a salué mercredi un accord présumé entre le Mali et le groupe de mercenaires russe Wagner, un sous-traitant de sécurité privé qui s’est également déployé en République centrafricaine.
« Si Wagner est allé libérer la Syrie, si Wagner est allé libérer la République centrafricaine, alors nous accueillons Wagner à Bamako pour libérer le Mali. A la guerre asymétrique, nous proposons une solution asymétrique, qui s’appelle Wagner. C’est la vérité et aujourd’hui c’est la fin de l’Afrique française », a déclaré Adama Ben Diarra, porte-parole du collectif « Yerewolo ».
Les anciens dirigeants coloniaux, la France et l’Allemagne, ont mis en garde le pays d’Afrique de l’Ouest contre un accord avec le groupe, alors qu’il affirme qu’il est sur le point d’embaucher 1 000 mercenaires.
L’Allemagne a averti mercredi le Mali qu’un accord avec le groupe de sécurité privé russe Wagner « remettrait en cause » son déploiement dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dans le cadre des missions des Nations Unies et de l’Union européenne.
« Si le gouvernement malien conclut un tel accord avec la Russie, cela va à l’encontre de tout ce que l’Allemagne, la France, l’UE et l’ONU ont fait au Mali au cours des huit dernières années », a écrit la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer sur Twitter.
Des sources françaises ont déclaré à l’AFP cette semaine que le gouvernement malien était sur le point de conclure un accord avec Wagner pour embaucher près de 1 000 mercenaires, un accord qui soulignerait l’influence croissante de Moscou dans la région.
La ministre française de la Défense Florence Parly a mis en garde mardi le Mali contre la signature d’un contrat avec Wagner, estimant qu’il serait « incohérent avec tout ce que nous avons fait » dans la région du Sahel.
Un porte-parole du ministère malien de la Défense n’a pas démenti les discussions, qui ont été rapportées pour la première fois par l’agence de presse Reuters lundi.
« Le Mali entend diversifier ses relations à moyen terme pour assurer la sécurité du pays », a déclaré le porte-parole à l’AFP.
Un sentiment anti-français croissant au Mali
En mai, des manifestants se sont rassemblés dans le centre de Bamako pour manifester leur soutien au chef de la junte, le colonel Assimi Goita, brandissant des drapeaux russes et scandant des slogans anti-français.
En juin, Paris a mis fin à la coopération militaire avec le pays avant de revenir sur sa décision un mois plus tard.
Beaucoup au Mali disent que le maître colonial du pays, qui a déployé des milliers de soldats pour combattre les groupes armés depuis 2013, n’a pas l’intention de vaincre les insurgés mais de continuer à occuper et à exploiter le pays.
La sécurité de Wagner s’est déployée en République centrafricaine, minant l’influence française là-bas.