Une querelle diplomatique s’approfondit entre le Mali, la France et l’Union européenne.
La rupture tourne autour de l’annonce par les autorités de transition maliennes d’un éventuel accord avec un groupe d’entrepreneurs militaires privés russes afin d’améliorer la sécurité dans le pays.
L’analyste politique Aly Tounkara explique.
« Les autorités de transition maliennes ont compris que la France n’est pas le seul problème lorsqu’il s’agit de réorienter l’offre et la demande de sécurité. Les militaires pensent notamment qu’avec une entreprise privée russe, quelle que soit la nationalité, l’entreprise privée évoluerait certainement sous ordres des autorités maliennes, elle évoluerait en phase avec le gouvernement malien.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui de la France et des Nations Unies au Mali. Autrement dit, les autorités maliennes sont fermement convaincues que pour redorer leur image, elles sont obligé d’engager des acteurs externes ».
Cet expert considère que le recours à des acteurs externes est une pratique établie.
« Quand on regarde l’histoire récente des États-Unis en Afghanistan et en Irak, et même de la France avant la création de la Légion étrangère, naturellement tous les pouvoirs s’appuient ou se sont appuyés sur des acteurs non nationaux pour établir la sécurité.
Je pense que cette solution dans le contexte malien paraît judicieuse mais rappelons que que ce soit avec les Nations unies ou la force Barkhane, ces deux acteurs jouent un rôle remarquable au Sahel, mais il est difficile d’ignorer que des groupes radicaux violents continuent de se répandre sur des villes malheureusement censées être sûres ou non menacées.
Il est clair que ces différentes interventions militaires françaises, onusiennes et même maliennes et sahéliennes à travers la force du G5 Sahel n’ont pas réussi à établir une paix durable, et il est de plus en plus clair que la paix est clairement ce que veut la population… » affirme le politologue Aly Tounkara.
Cette dispute fait suite à la décision unilatérale de la France plus tôt cette année de restructurer les opérations dans le pays.