Le Mali lancera un débat national sur la réforme ce mois-ci, selon un document officiel, dans ce que le gouvernement dominé par l’armée considère comme une condition préalable au retour à un régime civil.
Un « forum national sur la reconstruction » démarrera au niveau local le 25 octobre puis passera à la vitesse supérieure, au niveau national, entre le 15 et le 21 novembre, selon un document gouvernemental consulté par l’AFP jeudi soir.
Le pays du Sahel déchiré par la guerre fait face à des pressions internationales pour rétablir rapidement le régime civil après que l’armée a pris le pouvoir en août 2020, puis a renversé un autre gouvernement dirigé par des civils en mai.
L’homme fort malien, le colonel Assimi Goita, s’est engagé à organiser des élections en février de l’année prochaine, mais son gouvernement a tardé à préparer le scrutin, jetant un doute sur le calendrier.
Face aux critiques croissantes d’un éventuel retard de la part de l’ONU et du bloc régional de la CEDEAO, le Premier ministre par intérim Choguel Kokalla Maiga a déclaré le mois dernier qu’une décision sur la date des élections n’aurait lieu qu’après un débat national sur les changements nécessaires.
Le scrutin pourrait être retardé de « deux semaines, deux mois, quelques mois », a-t-il suggéré, expliquant que l’organisation d’élections apaisées était prioritaire sur la rapidité.
Des officiers militaires dirigés par Goita ont évincé le président élu Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, après des semaines de manifestations contre l’ancien dirigeant, suscitant des craintes de recul démocratique dans la région.
Sous la menace de sanctions, l’armée a nommé un gouvernement civil intérimaire pour ramener le pays à un régime démocratique.
Ce gouvernement intérimaire s’est engagé à organiser des élections en février 2021, ainsi qu’un référendum constitutionnel le 31 octobre.
Goita a renversé les dirigeants de ce gouvernement en mai – lors d’un deuxième coup d’État – mais a promis de respecter le calendrier.
Mais peu de gens pensent maintenant que les élections auront lieu à temps, la tâche étant compliquée par l’insécurité généralisée au Mali.
Des pans du vaste pays échappent au contrôle du gouvernement en raison d’une insurrection djihadiste qui a d’abord émergé dans le nord en 2012, avant de s’étendre au centre du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.