Des soldats français ont tué un commandant d’un groupe djihadiste proche d’Al-Qaïda qui opère le long de la frontière trouble du Mali avec le Burkina Faso, a annoncé jeudi l’état-major de l’armée.
Nasser Al Tergui était le numéro deux de la brigade Gourma-Serma du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jamaat Nasr al-Islam wal Muslimin), selon le communiqué français.
Al Tergui, qui a rejoint Al-Qaïda au Maghreb islamique en 2012, avait « des responsabilités opérationnelles majeures » au sein du groupe de soutien.
« Il était notamment spécialisé dans la pose d’engins explosifs improvisés », selon le communiqué.
Sa mort « réduira la capacité de causer des dommages à un groupe terroriste armé connu pour avoir mené des attaques contre les forces locales et de nombreux actes de violence contre la population locale », a-t-il ajouté.
Un drone a repéré un véhicule censé transporter Al Tergui et cinq autres membres de la brigade à environ 100 kilomètres (60 miles) au nord-ouest de Gossi le 15 octobre.
Le lendemain, une opération a été lancée pour intercepter le véhicule, qui a refusé de s’arrêter.
« Deux frappes aériennes ont été déclenchées, le véhicule détruit et les cinq occupants neutralisés », a indiqué l’armée.
Cette grève intervient après que le gouvernement intérimaire du Mali a confié cette semaine à son ministère des Affaires religieuses le soin de discuter avec des groupes djihadistes, une politique farouchement combattue par l’ancienne puissance coloniale française.
Les relations entre Bamako et Paris sont à leur plus bas niveau depuis des années, au milieu de la frustration française face à de graves coups d’État militaires dans ce pays d’Afrique de l’Ouest de 19 millions d’habitants.
Déployée au Mali depuis 2013 pour lutter contre les activités meurtrières djihadistes, une force de quelque 5 000 soldats français est désormais réduite, potentiellement jusqu’à la moitié d’ici le début de l’année prochaine.