Les personnes en deuil et les membres de la famille de l’olympienne tuée Agnes Tirop se rassemblent pour ses funérailles à Iten, dans l’ouest du Kenya, mercredi dernier.
A l’instar du comité d’athlétisme, la famille de l’olympienne de 25 ans retrouvée morte dans sa maison à iten le 13 octobre dit avoir perdu un bien.
« Ma fille nous aimait ses parents, c’était une si bonne fille pleine de paix et toujours calme. Elle aimait l’athlétisme et elle nous a été d’une grande aide sur les questions financières et générales.
Le rapport d’autopsie du pathologiste du gouvernement, le Dr Dorothy Njeru, en présence d’un médecin légiste de l’hôpital de référence du comté d’Iten, indique qu’Agnes a été poignardée au cou et la tête frappée avec un objet contondant.
Le mari d’Agnès a été nommé suspect clé dans l’affaire et est actuellement détenu par la police kenyane.
La mort de la star de la course à pied de 25 ans a soulevé la question des pressions auxquelles sont confrontées les athlètes féminines qui paient un prix énorme pour leur succès dans une société dominée par les hommes.
Quelques jours après la mort de sa collègue, la grande marathonienne Mary Keitany a déclaré à l’AFP que « les athlètes féminines portent le fardeau de toute la famille ».
La carrière de Keitany l’a exposée à plusieurs jeunes athlètes comme Tirop, qui ont passé des années à équilibrer leur vie professionnelle exigeante avec les attentes sociales autour du mariage et de la maternité tout en étant le principal soutien de famille pour les grandes familles élargies. Il n’est pas clair si l’une de ces pressions a contribué à la mort de Tirop. Cependant, des amis de la coureuse olympique de 5 000 m disent qu’Agnès s’était disputée à plusieurs reprises avec son mari.
Consacré au sport dès leur plus jeune âge, beaucoup n’ont pas l’éducation nécessaire pour gérer leurs finances, a déclaré le quadruple champion du marathon de New York, les exposant au risque d’être utilisés comme « vaches à lait » par des conjoints cupides.
« Ils réalisent quand il est trop tard que leur investissement n’est pas entre leurs mains et ils sombrent dans la dépression », a déclaré la mère de deux enfants récemment retraitée.
Comme Tirop, qui est né dans une famille paysanne de la vallée du Rift, de nombreux athlètes kenyans considèrent le succès sportif comme leur seul moyen de sortir de la pauvreté et font leurs débuts dans des camps d’entraînement qui sont des foyers non réglementés et notoires d’inconduite sexuelle.
« Il y a tellement de loups là-bas qui attendent pour s’attaquer à ces filles », a déclaré à l’AFP Tegla Loroupe, ancien détenteur du record du monde du marathon.
Elle affirme que les agents payent les familles pour les convaincre de « forcer les filles à abandonner l’école prématurément et à participer à des courses à l’étranger ».