Sur les traces de la République centrafricaine, le danger vient souvent de toutes parts mais depuis peu, la présence de mines est devenue une menace supplémentaire qui pèse sur les humanitaires et les habitants.
En char, en voiture ou à pied personne n’est totalement en sécurité en Centrafrique. Des groupes armés chassés des principales villes ont eu recours à des stratégies de guérilla allant jusqu’à la pose de mines pour ralentir l’avancée des forces pro-gouvernementales. Cette menace invisible a mutilé et tué de nombreux civils.
Noam Assouline, un officier de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine (MINUSA) rapporte : « Depuis août dernier nous avons dénombré 13 incidents liés à la présence de ces mines. 5 mines ont explosé et 4 d’entre elles ont causé la mort de 8 personnes. dont 2 femmes et un enfant de 5 ans. L’explosion a également fait 2 blessés ».
Pic de violence
Les humanitaires et les habitants sortent chaque jour avec la peur au cœur. Augustin Ndusha qui travaille pour l’ONG DRC à Paoua se souvient d’un voyage qui aurait pu mal se terminer : « J’ai entendu un bruit étrange et j’ai été surpris puis je me suis réveillé. J’ai enlevé ma ceinture de sécurité et regardé autour et j’ai vu une dame à côté de dire saigner et pleurer. Après cela, j’ai fait de mon mieux pour sortir de la voiture. »
Après plusieurs années de conflit de moindre intensité se déroulant dans la continuité d’une guerre civile qui a éclaté en 2013, les derniers mois ont été marqués par une flambée de violence. Les troubles dans ce pays de près de cinq millions d’habitants, que l’ONU classe au deuxième rang des pays les moins développés du monde, ont fait des centaines de milliers de déplacés et engendré une crise humanitaire majeure.