L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, en détention préventive depuis juin dans une affaire de corruption présumée, a été admis mercredi soir à l’hôpital militaire de Nouakchott pour « soins urgents », a annoncé jeudi l’un de ses avocats à l’AFP.
M. Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, « a été transféré dans cet hôpital pour des soins d’urgence (…) Nous n’avons pas pu le rencontrer pour l’instant », a indiqué à l’AFP l’un de ses avocats Mohameden Ould Icheddou, appelant à aux autorités d’évacuer son client à l’étranger pour des soins « intensifs ».
« Des membres de sa famille lui ont rendu visite et ont estimé que sa situation est préoccupante mais stable », a déclaré Ould Icheddou.
Il a dit qu’il avait de nouveau demandé au juge de libérer M. Aziz sous caution après son hospitalisation.
La cour d’appel de Nouakchott avait de nouveau rejeté début novembre une précédente demande de mise en liberté provisoire de l’ancien dirigeant mauritanien.
Dans un communiqué publié mercredi soir, sa famille a déclaré qu’elle « craignait sa liquidation physique » par le régime, qui a « échoué dans ses tentatives de le liquider politiquement ».
L’ancien chef de l’Etat a été inculpé en mars de corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et entrave au cours de la justice.
Il a été détenu en juin dans une prison de Nouakchott pour non-respect de sa surveillance judiciaire et trouble à l’ordre public.
Le rapport d’une commission d’enquête parlementaire sur des allégations de corruption et de détournement de fonds publics pendant les plus de 10 ans au pouvoir d’Aziz a été soumis à la justice en août 2020.
La commission a examiné un certain nombre de questions, notamment la gestion des revenus pétroliers, la vente de biens appartenant à l’État, la liquidation d’une entreprise publique qui approvisionne le pays en nourriture et les activités d’une entreprise de pêche chinoise.
L’ex-président, qui crie « règlement de compte », a toujours refusé de parler au juge d’instruction. Il pense être protégé par l’immunité dont il bénéficie en vertu de la Constitution.