La force de la Cédéao déploie toujours environ un millier d’hommes en Gambie, dont un contingent de 625 soldats sénégalais.
Réélu lors de la présidentielle du 4 décembre dernier, le président de la Gambie Adama Barrow devrait être investi le 19 janvier prochain. Soit cinq ans après le départ en exil de Yayah Jammeh en Guinée Équatoriale.
L’ancien président, qui avait dirigé le pays durant 22 ans, avait été contraint vers la sortie grâce à une intervention de troupes de la Cédéao, en janvier 2017. Depuis lors, les effectifs ont été réduits, mais l’Ecomig (mission de la Cédéao en Gambie) est toujours présente à la demande des autorités. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde.
En effet, la force de la Cédéao déploie toujours environ un millier d’hommes en Gambie, dont un contingent de 625 soldats sénégalais. Au départ, le but de la mission était d’assurer la stabilité du pays et la sécurité des institutions pendant la transition.
Selon Lamin Barrow, sympathisant du président réélu, la présence de l’Ecomig rassure : « C’est une bonne chose que les troupes de la Cédéao soient toujours là, pour notre sécurité.»
Réforme du secteur de la sécurité
Mais cinq ans après, le maintien de la force n’a plus sa place, estime ce militant de l’opposition : « Je pense qu’il est grand temps que ces soldats partent. La Gambie est un pays en paix. Qu’est-ce qu’ils attendent ? Ces dernières années, il n’y a pas eu de problème de sécurité. Je ne comprends pourquoi ils sont toujours là. »
Pour Ernest Baï Koroma, chef de la mission d’observation de la Cédéao lors de la présidentielle du mois dernier, il ne faut pas s’empresser. « Il s’agit de s’assurer que le retrait soit bien géré. Il y a eu des exemples, dans d’autres pays, où le départ de troupes étrangères est allé de pair avec des perturbations. Cela doit être un processus, pour éviter des risques. »
La force Ecomig est présente pour « nous soutenir », « gratuitement », « pour la réforme du secteur de la sécurité », a déclaré Adama Barrow après l’annonce de sa réélection.
Lors de sa session en juin 2021, la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao avait exprimé son souhait de « modifier la structure de l’Ecomig » après l’élection présidentielle gambienne.