Cette taxe, selon un expert, touche les couches sociales les plus pauvres et fait une entorse à la mobilité financière.
Au Cameroun, une taxe de 0,2% sur les transferts mobiles est entrée en vigueur depuis le samedi 1er Janvier 2022. Cette taxe suscite l’indignation des consommateurs, notamment les acteurs de la société civile et certaines formations politiques.
Et pour cause, désormais, pour chaque opération d’envoi ou de retrait d’argent via ces opérateurs, l’usager doit payer une taxe de 0,2%. Cette taxe devrait permettre à l’État de faire des gains de 20 milliards de francs CFA en fin d’exercice
« Sur le plan des politiques fiscales, et économiquement, socialement et psychologiquement, elle est mauvaise dans la mesure où non seulement, elle touche les couches sociales les plus pauvres, mais également elle fait une entorse à la mobilité financière dans un pays où les moyens de déplacement ne sont pas évident. », peste professeur Pierre Alaka Alaka, fiscaliste et enseignant à l’université de Douala.
En quête de nouvelles recettes, l’État vise un gain de 20 milliards de francs CFA au terme de cet exercice budgétaire. Mais Pierre Alaka Alaka estime que d’autres niches auraient pu permettre d’atteindre cet objectif.
L’utilisation de ces fonds
Par exemple, « au niveau de la bonne analyse des prix de transfert, c’est-à-dire ces transferts illégaux de bénéfices qui asphyxient le continent africain et le Cameroun en particulier. Et là, on aurait pu glaner non pas 20 milliards mais peut-être 5 000 milliards chaque année au moins. »
L’autre problème qui est montré du doigt, c’est l’utilisation de ces fonds : « On a vu la gestion calamiteuse avec la construction des stades pour la CAN. Mais on attend de voir si ça va rester impuni. Parce que si ça reste impuni, on demande aux pauvres de continuer toujours à contribuer », se plaint notre interlocuteur.