Quatre personnes sont accusées d’être des membres d’un réseau qui enrôlait des filles au Nigeria, organisait leur émigration jusqu’en Europe. Ensuite leur prostitution forcée.
En France, quatre personnes, soit trois hommes et une femme âgés de 25 ans à 38 ans, comparaissaient depuis mardi aux Assises. Elles sont accusées d’appartenir à un réseau qui enrôlait, sur de fausses promesses, des filles au Nigeria, organisait leur émigration jusqu’en Europe. Ensuite leur prostitution forcée.
Ce lundi 10 janvier 2022, l’avocat général devait prendre ses réquisitions. Mais le procès a été reporté pour cause de coronavirus. Omos Wiseborn, qui avait été condamné à 19 ans de réclusion criminelle en première instance, a été testé positif.
Ce renvoi est « une situation regrettée de tous, mais qui s’impose à tous », a réagi Adrien Gabeaud, avocat d’Emmanuel Aiwansosa. Ce dernier avait été condamné à 10 ans de réclusion criminelle en première instance pour avoir pratiqué un avortement sauvage sur Juliet, 14 ans.
« Ce qui est horrible, c’est que Juliet n’en peut plus, elle ne peut pas tourner la page », a déclaré son avocate, Catherine Delanoë Daoud : « Je ne sais pas si elle va être capable de témoigner de nouveau ». Juliet, âgé de 20 ans, avait livré son supplice d’une voix à peine audible.
Un réseau bien huilé
Cette victime croyait venir étudier en France. Elle avait été prostituée dans le Bois de Vincennes, avant de subir un avortement « sur des sacs poubelles » à 14 ans. L’adolescente a également raconté dans les détails l’emprise psychologique du réseau.
Sur les 16 victimes identifiées dans l’affaire, deux sont mortes noyées en traversant la Méditerranée. Vendredi dernier, Omos Wiseborn a reconnu avoir participé au réseau, mais révélé qu’une autre femme, au Nigeria, était aux commandes. Il a confié devoir travailler pour cette femme, « Mama Blessing » pour rembourser une dette.