Ils dénoncent un désordre indescriptible, une situation insoutenable dans les écoles françaises…
En France, le personnel éducatif n’en peut plus des ajustements successifs contre la Covid-19. Pour exprimer leur mécontentement, une dizaine de syndicats et d’organisations représentatives des premier et second degrés publics ou privés, de l’enseignement agricole et des lycées professionnels, appellent ce jeudi 13 janvier à une grève.
Les manifestants dénoncent un désordre indescriptible, un sentiment d’abandon ou encore une situation insoutenable dans les écoles françaises : « Je ne cherche plus à comprendre. La directrice passe ses soirées et ses week-ends à gérer tout ça, c’est pesant, c’est stressant », lâche un enseignant.
À l’origine de cette grogne, il y a notamment la dégradation des conditions de travail et un protocole sanitaire impossible à appliquer. Selon le monde enseignant, non seulement il ne protège pas les élèves, les personnels et leurs familles. Mais, aussi, il désorganise complètement l’école et pénalise les apprentissages.
« On nous dit qu’on s’adapte. Mais en fait, ce sont les personnels qui doivent s’adapter, ce n’est pas le ministre qui s’adapte dans son bureau. C’est la folie dans les collèges et lycées, les surveillants sont vraiment au bord de la rupture. Les enseignants ne voient pas les mêmes élèves un jour sur l’autre et il y a pas mal d’enseignants qui sont, eux aussi, absents, car malades. Les infirmiers et infirmières sont, eux aussi, totalement dépassés », se plaint Jean-Rémi Girard, professeur de français au lycée et président du Syndicat national des lycées et des collèges (SNALC).
Aucun dialogue social
L’ensemble de la communauté éducative en veut aussi au ministre de l’Éducation. Les personnels des écoles ont l’impression d’être « méprisés » par un ministre qui prend des décisions sans aucun dialogue social.
« On a l’impression de ne pas être pris au sérieux dans notre travail d’enseignant et qu’on est là pour faire de la garderie Covid », confie Marie Breysse, coordonnatrice d’un dispositif pour des élèves en situation de handicap dans une école primaire du XVe arrondissement de Paris.
« Ce n’est pas que les enseignants se sentent méprisés par leur ministre, c’est que les enseignants sont méprisés par le ministre. On est depuis plus d’un an et demi dans une école dans laquelle on n’a pas investi », renchérit M. Girard.