Plusieurs opposants craignent la mort « programmée » de l’enseignement public à travers cette mesure.
Afin de remédier à l’absence des spectateurs dans les stades depuis le début de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le gouvernement du Cameroun, pays hôte, a annoncé réduction des heures de cours et de travail dans le secteur public. Les activités scolaires et académiques dans le secteur public s’étaleront de 7h30 à 13h.
Cette mesure gouvernementale déplait beaucoup de Camerounais, notamment le député du Social democratic Front (SDF) Jean Michel Nintcheu. L’’homme politique estime que « cette mesure a été prise à la gloire d’un seul homme M. Biya qui veut à tout prix et à tous les prix que « sa CAN »soit un succès populaire ».
« On va au stade de football voir un match par passion et non par fantaisie, par contrainte ou pour plaire à autrui. À ce rythme, on finira par conduire les camerounais manu militari au stade! », ajoute-t-il dans une publication sur les réseaux sociaux.
Une décision prise à « l’emporte-pièce »
Selon l’honorable, le remplissage des stades est devenue une affaire politique : « Cette mesure exceptionnelle créera plus de problèmes qu’elle ne va en résoudre. Elle doit être annulée. Encore que rien ne garantit que cette décision prise à l’emporte-pièce amène le public dans les stades. Les affluences observées le week-end sont un indicateur pertinent de ce que le problème se situe ailleurs », fait-il savoir.
Denis Émilien Atangana est le président national du FDC, un parti d’opposition. Il craint la mort « programmée » de l’enseignement public à travers cette mesure : « La décision gouvernementale qui s’applique uniquement aux établissements scolaires publics est non seulement très injuste et inégale, elle concoure également à la mort programmée des établissements scolaires publics qui peinent déjà avec le système de mi-temps à couvrir le volume horaire des programmes homologué par L’unesco », dénonce l’opposant.
Mauvaise décision
Dans la même veine, Franck Essi, le secrétaire général du Cameroon People Party (CPP) s’est exprimé sur sa page Facebook : « On fait comment pour réfléchir comme ça ? On fait comment pour penser que l’organisation d’un tournoi de football doit faire travailler un pays à mi-temps ? Un pays où l’on ne travaille déjà pas de manière suffisante et efficace au niveau de la fonction publique. Un pays qui a tellement de défis et de problèmes graves et non résolus ! En quoi l’arrêt des cours pour les enfants et pour les fonctionnaires va-t-il contribuer à la réussite de la CAN ? Cet arrêt va-t-il entrainer le remplissage des stades ? Imaginons que le nombre de téléspectateurs augmente significativement ; cela va-t-il remplir les stades ? », s’interroge-t-il.