La France ne peut pas rester au Mali à n’importe quel prix, a déclaré ce samedi 29 janvier 2022 sur France Inter Florence Parly, la ministre française des Armées.
Une prise de parole qui intervient au lendemain de la décision de Paris et de ses alliés de se donner deux semaines pour décider de l’évolution de leur engagement militaire.
Le torchon brûle entre Bamako et ses partenaires occidentaux depuis les deux coups d’État successifs qui ont porté les militaires au pouvoir et le refus de ces derniers d’organiser comme prévu des élections le mois prochain.
Florence Parly veut « déterminer les nouvelles conditions » du combat contre le terrorisme au Mali
« Nous devons constater que les conditions de notre intervention, qu’elle soit militaire, économique et politique sont rendues de plus en plus difficiles, bref, on ne peut pas rester au Mali à n’importe quel prix », a-t-elle déclaré.
« Nous voulons tous poursuivre ce combat (contre le terrorisme), nous sommes unis par rapport à cet objectif, il nous faut donc désormais en déterminer les nouvelles conditions », a-t-elle poursuivi.
La situation au Mali « intenable » selon Jean-Yves Le Drian
Jean-Yves Le Drian, son homologue aux Affaires étrangères, a considéré vendredi que la situation au Mali était devenue « intenable » en raison notamment de l’attitude de la junte militaire au pouvoir vis-à-vis de la présence militaire danoise.
Le rapprochement entre Bamako et Moscou inquiète aussi la France et ses alliés, qui ont prévenu que le déploiement de mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner, niée par la junte malienne qui affirme qu’il s’agit d’instructeurs militaires, était « incompatible » avec la poursuite de leur mission.
Alors que tout indique que les militaires maliens cherchent à pousser vers la sortie leurs partenaires occidentaux au profit d’une alliance avec la Russie, qui ne s’offusquerait pas de leur maintien au pouvoir, la ministre de la Défense danoise, Trine Bramsen, a déclaré vendredi que les Européens s’étaient laissés 14 jours pour décider « à quoi devrait ressembler la future mission contre-terroriste dans la région du Sahel ».
Ouest France