Au lendemain d’une attaque contre un site de déplacés ayant fait 56 morts.
La province de l’Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) a entamé, jeudi, trois journées de deuil à l’appel de la société civile, au lendemain du massacre de 56 personnes, par des miliciens, lors d’une attaque contre un site de déplacés.
Le deuil provincial consiste à la paralysie de toutes les activités socioéconomiques « car le mal a atteint le degré inimaginable en province de l’Ituri, malgré l’état de siège », a déclaré à l’Agence Anadolu Dieudonné Lossa Dhekana, coordonnateur de la société civile en Ituri.
« Les trois jours de deuil à partir du jeudi 03 février jusqu’au samedi 05 février nous permettrons d’ensevelir nos cadavres », a-t-il ajouté. La société civile a exigé la venue du Président Felix Tshisekedi en Ituri « afin d’évaluer la situation sécuritaire de la province » et l’état de siège proclamé depuis 9 mois sur la province et sa voisine, le Nord-Kivu.
Cette mesure a consacré la gestion de deux provinces, leurs villes et territoires par des officiers de l’armée et de la police.
La Coordonnatrice humanitaire en République démocratique du Congo s’est dit « profondément indignée par une nouvelle attaque » perpétrée par un groupe armé contre le site des personnes déplacées de Plaine Savo près de Bule, dans le territoire de Djugu, le 1er février, selon un communiqué du bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). « 56 personnes, dont 16 enfants, sont mortes. Plus de 40 autres personnes ont été blessées, dont 19 sont en situation critique. C’est la cinquième attaque visant directement les personnes déplacées depuis le mois de novembre 2021 dans ce territoire de la province de l’Ituri », a-t-elle déclaré.
Les autorités ont accusé le groupe armé, Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu contre d’autres ethnies dont les Hema.
Le site de personnes déplacées « Plaine Savo » accueille près de 20 500 personnes qui ont fui les violences depuis 2018.
Suite à cette nouvelle attaque, environ 35 000 personnes ont fui vers le centre de Bule pour se mettre à l’abri, selon les organisations humanitaires. Frontalière avec l’Ouganda, la province de l’Ituri, riche en or, accueille actuellement 1,97 million de personnes déplacées.
Anadolu