Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a annoncé lundi avoir débloqué 40 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies afin de renforcer l’aide humanitaire en Ukraine.
Ce financement permettra d’acheminer des fournitures essentielles comme de la nourriture, de l’eau, des médicaments et d’autres formes d’aide vitale en Ukraine et de fournir une aide en espèces aux nécessiteux, a-t-il indiqué lors d’une rencontre avec la presse.
M. Guterres a souligné l’importance cruciale du respect du droit humanitaire international, notant qu’au moins 1,9 million de personnes avaient déjà été déplacées à l’intérieur de l’Ukraine, et qu’un nombre croissant de personnes fuyaient à travers la frontière.
Plus de 600.000 personnes ont reçu une aide sous une forme ou une autre, a-t-il ajouté, précisant que les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires s’efforçaient de garantir des passages sûrs depuis les zones assiégées et d’apporter une aide là où les conditions de sécurité le permettaient.
Bien que la situation humanitaire en Ukraine soit désastreuse, une autre dimension de ce conflit reste occultée : son impact sur l’économie mondiale, et en particulier sur les pays en développement.
La Russie et l’Ukraine représentent plus de la moitié de l’approvisionnement mondial en huile de tournesol, et environ 30 % de l’approvisionnement mondial en blé. L’Ukraine fournit à elle seule plus de la moitié de l’approvisionnement en blé du Programme alimentaire mondial, a-t-il déclaré.
Les prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais montent en flèche. Les chaînes d’approvisionnement sont perturbées, si bien que le coût et les délais de livraison des marchandises – lorsqu’elles sont disponibles – atteignent des niveaux record. Tout cela touche encore plus durement les pays pauvres, et sème les graines de l’instabilité politique dans le monde entier, a-t-il affirmé.
M. Guterres a noté que 45 pays africains et pays les moins développés importaient au moins un tiers de leur blé d’Ukraine et de Russie, et que 18 de ces pays en importaient au moins 50 %.
L’indice mondial des prix alimentaires de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est en ce moment à son plus haut niveau historique.
Face à ces immenses défis interconnectés, M. Guterres a annoncé la création d’un Groupe mondial de réponse à la crise alimentaire, énergétique et financière au sein du Secrétariat de l’ONU.
Dans les prochains jours, les Nations Unies consulteront les Etats membres pour mettre au point la réponse internationale qui s’impose pour affronter de toute urgence ces crises imminentes, a-t-il indiqué.