La hausse des prix entraînée par les crises en Ukraine a alimenté la crainte de troubles sociaux dévastateurs dans l’est de la RD Congo. Dans la région, l’économie est entravée par l’éloignement géographique et des décennies de violence.
Ces derniers temps, quand les congolais vont à la pompe c’est la même déception.
La flambée inexorable des prix du carburant en République démocratique du Congo est la dernière conséquence de la guerre en Ukraine. Le conflit attise les peurs et la colère, en particulier parmi les habitants du nord-est de la RDC. « Les autorités sont présentes mais les prix augmentent et les autorités ne sont pas impliquées dans leur régulation, dit Alimasi Agbarah, un chauffeur de taxi. Pourquoi ne pas demander à ceux qui augmentent les prix de les baisser, voire de les empêcher [de spéculer ?] »
La hausse des coûts n’affecte pas seulement le carburant, sur les étals des marchés, les produits de base deviennent prohibitifs.
Un sac de sucre de 50 kilos qui coûtait auparavant environ 43 $ coûte désormais 60 $. Et il en va de même pour l’huile de cuisine, le riz ou le maïs, ils valent aujourd’hui le double de leur prix il y a quelques semaines.
L’une des raisons expliquant cette inflation est que la RDC dépend fortement des importations. Une dépendance qui pourrait déstabiliser la sécurité alimentaire du pays selon l’économiste Paulin Bishakabalya.
« Si au niveau international nous ne trouvons pas un moyen d’arrêter ce qui se passe en Ukraine, cela signifie que nous sommes confrontés à des difficultés d’approvisionnement, il est clair que les prix vont continuer à flamber ici et je pense que les deux prochains mois seront décisive pour nos populations ici à l’est de la RDC, nous allons ressentir le choc de cette guerre entre l’Ukraine et la Russie », prédit l’analyste économique de la Fédération congolaise des entreprises.
Pour réduire la pression sur les ménages, le gouverneur de la province de Bukavu a recommandé une baisse des prix sur les marchés. Mais les opérateurs économiques peinent à appliquer la directive, ils ont déjà subi des pertes record dues à l’inflation.