Renvoyés par la Task Force et le Minsep, les Pme camerounaises réclament le paiement de leurs factures cumulées sur près d’un an par l’entreprise Magil.
Nouvel épisode dans l’affaire opposant les sous-traitants du Complexe sportif d’Olembe (Coso) à Magil et le gouvernement camerounais. Des dirigeants des petites et moyennes entreprises (Pme), une quinzaine au total, ayant contribué à l’édification du stade ayant accueilli la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations (Can Total Energies 2021) ont été interpellés dans la journée du 22 mars 2022. Leurs interpellations surviennent au moment où ils réclament le paiement de leurs factures aux responsables de l’entre- prise franco-canadienne encore présents sur le site d’Olembe.
Le mouvement d’humeur observé hier, 22 mars 2022, sur le site de construction du Complexe sportif d’Olembe intervient à la suite d’autres mouvements de revendications observés au cours de la semaine dernière. Les sous-traitants de l’entreprise Magil dans le chantier de construction du Complexe sportif d’Olembe réclament le paiement des factures cumulées par l’entreprise maître d’œuvre depuis près d’un an. Des factures dont le montant est estimé à un peu plus de deux milliards de Francs Cfa.
Les mouvements d’humeur qui se multi- plient sur le site de construction du chantier du Complexe sportif d’Olembe interviennent à la suite de nombreuses rencontres avec le ministre des sports et de l’éducation physique (Minsep), la coordination de la Task Force (ordonnateur des dépenses) et l’entreprise Magil sous contrat avec l’Etat du Cameroun. Réunions au terme desquelles il apparait que les paiements réclamés ont déjà été décaissés par l’entreprise Magil.
Paiements injustifiés
Des sources proches du dossier affirment en effet que «Magil a déjà perçu 42 milliards de Francs Cfa de la Task Force.» Chef de projet de suivi à l’achèvement des travaux du Complexe sportif d’Olembe, Eloi Cyrille Tollo précise que «l’une des raisons invoquées par Magil pour obtenir le dernier décaissement de 10,2 milliards de Francs Cfa était le paiement de ses sous- traitants.» Paiements non effectués trois mois après.
Dans le même temps, l’entreprise franco-canadienne renvoie les sous- traitants vers le ministère des sports et de l’éducation physique pour le paiement de leurs factures. De même que l’entreprise indique que «les sous-traitants d’Olembe sont sous la responsabilité du Minsep» comme le soutient le vice-président de Magil, Franck Mathiere.
Les mouvements d’humeur sur le site de construction du Complexe sportif d’Olembe interviennent alors que 52 mil- liards de Francs Cfa ont déjà été déblo- qués au bénéfice de l’entreprise franco-canadienne. Outre les 42 milliards reçus par Magil, 12 autres milliards ont été débloqués par la Task Force. Une somme dont la mise à disposition est bloquée par le ministre des sports et de l’éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi. Le maître d’ouvrage exige de Magil la présen- tation des justificatifs des dépenses des 42 milliards de Francs Cfa déjà perçus. Un exercice que semble rechigner l’entreprise Magil.
Le contrat entre l’Etat du Cameroun et l’entreprise franco-canadienne Magil stipule que l’infrastructure coûte au contribuable camerounais la somme de 55 milliards de Francs Cfa. Pour la première phase comptant le stade principal ; les deux stades annexes, l’hôtel, le centre commercial, les salles de cinéma et le musée, l’entreprise Magil devait percevoir la somme de 27 milliards de Francs Cfa.
Alors que l’hôtel, le centre commercial, les salles de cinéma et le musée (logés dans l’enceinte du stade principal) ne sont pas achevés, l’entreprise a déjà perçu 42 milliards de Francs Cfa. Une réalité qui fait dire au Minsep que Magil est redevable de 15 milliards de Francs Cfa à l’Etat du Cameroun.
Au moment où nous allions sous presse, onze responsables d’entreprises sous-traitants de l’entreprise Magil, dans le chantier de construction du Complexe sportif d’Olembe, étaient entendus au commissariat central du premier arrondissement de Yaoundé.
Le Messager