Le gouvernement rwandais nie soutenir les rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo.
Le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, dément les accusations de l’armée de la République démocratique du Congo concernant le soutien de Kigali au mouvement rebelle M23 relancé dans l’est. Il nie également que deux hommes présentés aux journalistes comme des soldats rwandais arrêtés lors d’attaques contre des bases de l’armée congolaise soient originaires du pays.
Vaincu en 2013 par l’armée congolaise, le M23 fait à nouveau l’actualité depuis novembre, lorsqu’il a été accusé d’avoir attaqué plusieurs positions militaires. Le mouvement reproche notamment aux autorités de Kinshasa de ne pas avoir respecté les engagements pris pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.
« Nous réfutons catégoriquement les accusations sans fondement » de l’armée congolaise, a répliqué François Habitegeko, gouverneur de la province rwandaise de l’Ouest, dans un communiqué mardi. L’armée rwandaise « n’est en aucune façon impliquée dans des activités guerrières » en RDC, a-t-il ajouté.
Pour étayer ses accusations, le général congolais Ekenge a indiqué que deux militaires rwandais avaient été arrêtés lors des attaques de lundi et a précisé leur identité : l’adjudant Jean-Pierre Habyarimana et le soldat John Uwajeneza Muhindi, alias Zaje, du 65e bataillon de la 402e brigade RDF.
Les deux militaires présumés, habillés en civil, se tenaient près de lui et ont été montrés à la télévision congolaise.
Encore une fois, M. Habitegeko « a contesté ces fausses allégations ». Selon lui, les noms de ces deux hommes avaient été évoqués par la partie congolaise lors d’une réunion le 25 février à Kigali d’un mécanisme conjoint de renseignement.
Les deux hommes ont été arrêtés « il y a plus d’un mois », a déclaré le gouverneur rwandais, ajoutant que l’armée rwandaise ne disposait d’aucun militaire portant les noms mentionnés.
Dans un message vidéo, Willy Ngoma, porte-parole du M23, a également affirmé que le mouvement était « congolais et ne bénéficiait d’aucune aide, ni de près ni de loin, d’aucun pays voisin ».
Depuis l’arrivée massive en RDC de Hutus rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsis lors du génocide de 1994, le Rwanda est régulièrement accusé par Kinshasa d’incursions au Congo et de soutenir des groupes armés à l’Est.
Les relations se sont apaisées avec l’arrivée au pouvoir début 2019 de Félix Tshisekedi, qui a rencontré à plusieurs reprises son homologue rwandais Paul Kagame. Mais le regain d’activité du M23 a ravivé la suspicion.