La décision portant approbation et rendant exécutoires les conclusions de la session de la Commission de discipline ad hoc du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) du 13 avril 2022, signée par Paul Biya ce 19 avril 2022, entérine son exclusion.
S’exprimant à chaud sur cette exclusion validée par son mentor politique Paul Biya, le désormais ex-membre du Comité central du Rdpc alterne le chaud et le froid. S’il est acquis qu’il est parti définitivement du parti au pouvoir, il refuse toujours d’attribuer au président national de cette famille politique une quelconque responsabilité dans cette sanction. Il confie plutôt que c’est la suite normale dans le processus de déstabilisation de Paul Biya qu’il n’a de cesse de dénoncer. Il indique qu’on est entré dans la troisième phase du complot –complot scientifique- pour faire tomber son maître politique. On est entré dans l’ère de la criminalité politique organisée, résume-t-il.
« En sociologie politique, il y a criminalité politique lorsque vous ne voyez pas les états de service d’un de vos camarades politiques. L’état de service, je l’ai en France, je l’ai au Cameroun. Dans cette phase, ils vont chercher en dehors de la famille politique des alliés poli- tiques pour abattre leurs propres enfants. Ces gens viennent de l’extérieur, entrent dans la maison et amènent le père à tuer ses propres enfants. C’est ce qui est en train de se passer au sein du Rdpc », explique-t-il.
Pour autant il réitère son amour indéfectible à Paul Biya et à la politique du Renouveau prônée depuis 1982. Il est conscient que « ces criminels politiques » avaient grand besoin qu’il parte du parti et il avoue en être effectivement parti. « Mais je vous dis que Paul Biya et la poli- tique du Renouveau, prônée dès 1982, ne quitteront jamais de mon cœur. Ils vont aussi me couper Paul Biya de mon cœur et le Renouveau ? Je ne crois pas. Mais je pense à un moment donné qu’ils veulent le Rdpc, je leur laisse le Rdpc. Maintenant pour le reste, nous verrons », indique-t-il avant de préciser clairement qu’il croit toujours en Paul Biya car il ne faut pas le lire seulement à l’aune des lignes physiques de sa signature de la Décision de son exclusion définitive mais plutôt dans le domaine de l’invisible.
« Vous savez, il y a deux choses pour comprendre une société politique. Saisissez toujours le monde visible et le monde invisible. En dehors de Dieu, c’est Paul Biya le maître du jeu au Cameroun », assure le Biyaïste convaincu.
Dans la foulée il recommande d’amener les uns et les autres à jouer le jeu du président du Rdpc.
Une page tournée de sa vie politique
En ce qui concerne le ressentiment suite à cette exclusion, il déclare ne pas être triste même si sur sa page Facebook il a aussitôt publié que c’est avec regret qu’il apprend son exclusion définitive du Rdpc après 37 ans de militantisme. Il avoue toujours sur sa page s’en aller sans peur et sans reproches.
« J’entérine la décision parce que je suis fatigué. Je suis fatigué de fonctionner avec certains criminels politiques. A un certain moment de la vie, il faut savoir accepter. Le Christ a accepté lorsqu’on l’a crucifié, pourquoi moi, je ne le ferai pas », confie-t-il stoïque. En ce qui concerne ce qu’il va faire dans l’immédiat, il réplique tout simplement que lorsqu’une femme vient de perdre son mari, ce n’est pas en plein funérailles qu’on lui demande si elle va se remarier .
C’est acté donc que Pascal Charlemagne Messanga Nyamding n’abdique pas de ses activités politiques. Désormais, il est question de savoir où et comment il va rebondir. « Il faut aller de l’avant et tourner la page, avec très certainement la perspective d’en ouvrir une nouvelle… Nous évoquerons cela ultérieurement », écrit-il avant de préciser qu’en réalité, il se bat pour construire un Cameroun nouveau. Il a la conviction que cela est possible et qu’il continuera à défendre ses convictions que cela plaise ou pas à certains.
Le Messager