L’utilisation des cryptomonnaies est interdite dans les établissements bancaires et financiers des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). La décision a été prise par la commission bancaire de la Cemac (Cobac). Elle a été prise lors d’une réunion extraordinaire le 6 mai, mais le document n’a été rendu public que vendredi.
La décision de la Cobac, la commission bancaire de la Cemac est très claire : les établissements bancaires et financiers ne peuvent utiliser que le franc CFA et les monnaies classiques émises par des banques centrales et toutes les opérations réalisées ou rejetées en cryptomonnaies doivent lui être communiquées.
Il s’agit d’une première action réglementaire pour contrer l’adoption par la Centrafrique de la loi cadre sur les cryptomonnaies. Bangui voudrait les utiliser pour attirer des investisseurs et renflouer ses caisses, en autorisant leur convertibilité. Une opération très complexe en pratique.
Volonté de « miner » à Dubaï
Selon des informations de presse, le président Touadera se trouvait d’ailleurs en fin de semaine dernière à Dubaï pour lancer une société de « minage » de cryptomonnaie, selon le terme technique. Il recevrait aussi le soutien d’une plateforme de gestion d’actifs basée à New York.
À la veille de cette décision de la Cobac, Jeune Afrique avait révélé que le président de la banque des États de l’Afrique centrale, Abbas Mahamat Tolli, avait écrit aux autorités centrafricaines pour s’inquiéter d’une possible déstabilisation monétaire, laissant planer la menace d’une mise au ban de la Centrafrique.
RFI
Le président centrafricain doit être clair avec les autres chefs d’Etat membres de la CEMAC. On ne doit pas utiliser des devises dont la convertibilité est complexe. La RCA est dans la zone franc où il y a des principes que tous les états membres doivent respecter. Un état membre ne doit se mettre en porte à faux des principes adoptés de commun accord. A moins que la RCA demande sa sortie de la zone franc et ce qui serait dommageable pour les hommes d’affaires; l’économie prendrait ainsi un coup dur. Une économie ne se gère pas en ayant des picotements allant dans le sens de chercher des financements par tous les moyens. Seul le bon sens doit guider le dirigeant d’un pays pour dessiner la bonne trajectoire à suivre.