Le vice-président du Kenya et candidat à la présidence, William Ruto, a déclaré qu’il expulserait les ressortissants chinois des emplois qui pourraient être occupés par des Kenyans s’il est élu en août.
Les élections présidentielles, parlementaires et locales du 9 août surviennent alors que la plus grande économie d’Afrique de l’Est fait face à des difficultés économiques, causées par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.
« Laissons les ressortissants chinois faire griller du maïs et vendre des téléphones portables. Nous les expulserons tous vers leur pays », a déclaré mardi William Ruto lors d’un forum économique. Toutes ces activités sont destinées aux Kenyans. Ne vous inquiétez pas des étrangers engagés dans ces activités. Nous avons assez d’avions pour les déporter », a-t-il insisté.
L’ambassade de Chine à Nairobi n’a pas répondu à une demande de commentaire de l’AFP. Ruto, 55 ans, se présente pour succéder au président Uhuru Kenyatta, qui n’est pas éligible pour un troisième mandat.
Il se présente comme un défenseur des gens ordinaires « débrouillards » contre les « dynasties » qui gouvernent le Kenya. Il a critiqué les politiques économiques du président Kenyatta, promettant d’annuler la dette estimée à 70 milliards de dollars (66 milliards d’euros) du pays s’il gagne en août.
La Chine est le deuxième créancier du Kenya après la Banque mondiale et a financé des projets d’infrastructure. 4,7 milliards pour le projet d’infrastructure le plus cher depuis l’indépendance du pays en 1963 : la ligne de train qui relie la ville portuaire de Mombasa à Naivasha dans la vallée du Rift via la capitale Nairobi depuis 2017.
Tous ces investissements se sont souvent accompagnés d’un afflux de travailleurs chinois. L’annonce de William Ruto a suscité des réactions mitigées en ligne. « Nous devons des milliards à la Chine. En faisant cela, nous mettrons à rude épreuve nos relations avec le pays et ils auront également une réaction instinctive concernant le remboursement des prêts », a déclaré un utilisateur de Twitter.
D’autres approuvent la proposition. « C’est bien, rien de tel ne se produit dans d’autres pays. Les emplois locaux ne peuvent pas être occupés par des étrangers », a tweeté un autre utilisateur.