Le Sénat américain a adopté jeudi soir par 65 voix contre 33 un projet de loi régulant les ventes d’armes à feu.
Il vise à renforcer les contrôles d’antécédents pour les acheteurs de moins de 21 ans, à financer la mise en oeuvre des lois dites « drapeau rouge » (retirer une arme à une personne pouvant être dangereuse) et à lutter contre les acheteurs fictifs.
La Chambre des représentants doit examiner ce texte à son tour.
Celui-ci a été adopté à la suite d’une série de fusillades de masse aux Etats-Unis et dans un contexte de frustration publique face à une inaction politique de longue date.
Il y a un mois, un adolescent avait tué 19 enfants et deux enseignants dans une école primaire à Uvalde au Texas, bouleversant les Etats-Unis et la communauté internationale dans son ensemble. Dix jours auparavant, un Blanc avait abattu dix Afro-Américains dans un supermarché de Buffalo, dans l’Etat de New York.
« Ce soir, après 28 ans d’inaction, les membres des deux partis au Congrès se sont réunis pour entendre l’appel des familles à travers le pays et ont adopté une loi pour lutter contre le fléau de la violence armée dans nos communautés », a réagi le président Joe Biden dans un communiqué. « Les familles d’Uvalde et de Buffalo – et de trop nombreuses fusillades tragiques auparavant – ont exigé des mesures ».
Plus de 20.900 personnes sont mortes à cause des violences par arme à feu aux Etats-Unis et 279 fusillades de masse ont été enregistrées dans le pays jusqu’à présent cette année, selon les dernières données de l’ONG Gun Violence Archive. Une fusillade de masse se caractérise par un incident au cours duquel au moins quatre personnes sont tuées ou blessées par balle, à l’exclusion de l’agresseur.
Ce vote survient quelques heures après que la Cour suprême a invalidé une loi de l’Etat de New York interdisant de porter sans licence une arme de poing dissimulée à l’extérieur de son domicile. Une décision susceptible de diviser davantage la nation sur cette question polarisante au milieu d’un débat acharné.
La décision de la Cour suprême est « dommageable et inquiétante », a réagi Jack Resneck Jr, président de l’American Medical Association, dans un communiqué.
« Les violences par arme à feu constitue une crise de santé publique et un accès plus facile aux armes et moins de restrictions sur qui peut les porter – et où elles peuvent être portées – sont un pas dangereux dans la mauvaise direction. Renverser des décennies de réglementations raisonnables sur les armes à feu coûtera plus de vies », a-t-il ajouté.