Le Premier ministre espagnol défend la manière dont les policiers marocains et espagnols ont repoussé les migrants la semaine dernière alors qu’ils tentaient de traverser la frontière commune vers l’enclave nord-africaine de Melilla, décrivant la tentative au cours de laquelle au moins 23 personnes sont mortes comme « une attaque » à la frontière espagnole.
Sánchez, dont le gouvernement de centre-gauche tente d’améliorer les relations avec le Maroc à la suite d’un différend diplomatique acrimonieux sur le Sahara occidental, a refusé de critiquer la répression.
« …Je regrette la mort de ces personnes, car il ne pouvait en être autrement. Bien sûr, un souvenir très spécial aux familles des défunts, mais aussi une reconnaissance du travail accompli par la gendarmerie marocaine et aussi la sûreté de l’État forces et corps en Espagne, qui ont réprimé une attaque, j’insiste, une attaque à la frontière de notre pays. » dit Pédro.
Dans une vidéo diffusée en ligne, on peut également voir des gardes espagnols escorter des migrants vers le côté marocain, une pratique qui, selon les militants des droits de l’homme, nie le droit des réfugiés à demander l’asile sur le sol européen.
S’exprimant au palais de la périphérie de Madrid qui abrite son bureau et sa résidence, Sánchez a imputé la tragédie aux réseaux de trafiquants :
Maintenant, je crois qu’il faut montrer où est la responsabilité, c’est-à-dire dans le trafic d’êtres humains organisé par les mafias internationales. Et, j’insiste, ce sont des groupes mafieux internationaux qui portent non seulement atteinte à l’intégrité territoriale de l’Espagne mais aussi à celle du Maroc, qui est un pays qui souffre de cette migration irrégulière. »
Des groupes à but non lucratif travaillant en Afrique du Nord et des organisations de défense des droits humains ont déploré le traitement réservé aux migrants par la police des deux côtés.
Mais ils ont également dirigé leur blâme contre les responsables espagnols et de l’Union européenne qui, selon eux, ont essentiellement externalisé les contrôles aux frontières au Maroc et dans d’autres États.