30 juin 1960-30 juin 2020, le Congo fête son 60e anniversaire de l’indépendance. Une célébration cette année qui restera mémorable pour les congolais du monde. Il est que le roi belge, Philippe, qui est au trône depuis 2013 a saisi l’occasion dudit anniversaire pour présenter ses plus profonds regrets pour les blessures causées par ses ancêtres du temps de Léopold II.
Dans une lettre adressée au président en exercice Félix Tshisekedi et communique à la presse, il a écrit: « Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans la société. Conscient des atrocités subit par le peuple congolais, il a reconnu que la marque reste indélébile des années après: »des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective ».
Relever des manquements pareils dans la considération de l’être humain, mieux du noir, à conduit à une prise de conscience qui a aboutit à une pétition qui enregistre à ce jour 80.000 signatures.
Baptisé Réparons l’histoire, le collectif de militants anticolonialistes a demandé que toutes les statues en hommage a Léopold II, soient retirées à Bruxelles, sans omettre celle qui se dresse fièrement en face du palais royal.
D’autres représentations de celui qui hier encore était la fierté du peuple belge sont recouvertes ce jour de peinture de couleur rouge.Une couleur qui pour les manifestants, représente le sang versé par les congolais à l’époque coloniale. Signalons que les universités et municipalités ne sont pas des restes dans cette envie d’effacer toutes traces de Leopold II, elles ont à cet effet opter de retirer statues et bustes de leur ancêtre au sein de leurs institutions respectives.
De ladite pétition s’est ouvert un autre pan de mobilisation, celui des élus belges, qui à leur tour accusent Leopold II, d’avoir tué plus de 10 millions de congolais, n’hésitant pas à le traiter de bourreau.
Ils sont confortés dans cette idée grâce aux éclaircissements des plusieurs historiens qui affirment que les violences n’ont pas cessé après 1908.Selon eux sur une dizaine d’années un régime séparatiste des Noirs et des Blancs à sévit au Congo.
Romain Landmeters, chercheur à l’Université Saint-Louis à Bruxelles confie à ce propos qu’ « on a mis en évidence les fameux bienfaits de la civilisation apportés par les Belges, mais entre les routes, les hôpitaux, les écoles, on sait que tout ce qui a été construit visait essentiellement à servir ce systèmes d’extraction et production des richesses pour les colons ».
Pour asseoir sa suprématie, Léopold II, d’après la documentation, n’a pas eu froid au dos en coupant les mains des travailleurs peu productifs dans sa logique de travaux forcés. Le roi Philippe, qui rassure sur le fait qu’il va combattre toutes les formes de racisme, assure qu’il : »encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiés ».
Un propos qui fait référence à la commission parlementaire en charge d’examiner la mémoire coloniale avec des experts belges et africains, si accord des groupes politiques et africains.
Pelagie Nguimbous – Monde Actuel