Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, l’ex-gouverneur salue les initiatives prises par le gouvernement pour mettre fin à la crise anglophone.
Pour trouver une solution à la crise anglophone en cours au Cameroun, les autorités ont accordé un statut spécial aux régions anglophones. Cette décision, prise lors du Grand dialogue nationale organisé en 2019, a été saluée par la grande majorité des populations de ces deux régions. Cependant, cela répond-il aux aspirations de la majorité de leur population ?
Statut spécial pour le Nord-Ouest et le Sud-Ouest
« L’adoption d’un statut spécial pour le Nord-Ouest et le Sud-Ouest a été saluée par la grande majorité des populations de ces deux régions comme une reconnaissance de leurs spécificités. Le code général en a dessiné les premiers contours, notamment en ce qui concerne leur organisation, leur fonctionnement et les compétences supplémentaires qui leur sont conférées. Ce sont là des avancées réelles. Des textes particuliers viendront préciser le contenu des spécificités et des particularités du système judiciaire et du système éducatif. On peut donc penser que ces textes iront plus loin que le code général actuel. En conséquence, à ce stade, tout jugement de valeur sur le statut spécial reposerait sur des éléments partiels. » A confié David Abouem À Tchoyi, dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique. Il était l’un des vice-présidents de la sous-commission sur la décentralisation lors du GDN.
Le dialogue reste la « vraie » solution
Pour l’ex-gouverneur des régions anglophones camerounaises, malgré le statut spécial aux régions anglophones, la voie du dialogue reste la meilleure piste de solution. La logique voudrait que ceux qui soulèvent des problèmes participent à la recherche des solutions à y apporter, dans un esprit de compromis.
« Le président Paul Biya a déclaré qu’aucune question n’était taboue. Le Premier ministre a renchéri en affirmant qu’on peut discuter de tout, « sauf de séparation ou de sécession ». Il faut donc une dose suffisante de bonne volonté, d’ouverture, de réalisme et un esprit de compromis. La propension à l’extrémisme ou au jusqu’au-boutisme n’est pas la voie de la sagesse, car aucun dialogue ne peut réussir sans compromis ni renoncement. Je demeure convaincu que les Camerounais peuvent se parler, s’écouter, se pardonner, se réconcilier, s’entendre pour apporter des solutions à leurs problèmes ». Prône David Abouem À Tchoyi.