Le nouveau ministre français de la Justice est présent dans plusieurs pays de l’Afrique francophone. Notamment en RDC et au Cameroun où il défend les intérêts de Maurice Kamto.
Ministre de la Justice d’Emmanuel Macron depuis hier, Éric Dupond-Moretti a tissé sa toile en Afrique francophone. Le cabinet du surnommé « Acquittator » dans les prétoires est présent dans plusieurs pays de l’Afrique Centrale.
Une forte présence en Afrique francophone
Au Cameroun selon Jeune Afrique, le cabinet d’avocats français Dupond-Moretti & Vey défend toujours les intérêts de Maurice Kamto. L’opposant camerounais a été emprisonné en 2019 avant d’être libéré six mois plus tard.
Au Gabon, le nouveau ministre de la Justice représente également Ike Ngouoni Aïla Oyouomi. C’est l’ancien porte-parole de la présidence. Il est incarcéré depuis décembre dernier dans le cadre de l’opération anticorruption Scorpion.
Dupond-Moretti y engagé par Sébastien Ajavon
Le cabinet d’avocats français Dupond-Moretti & Vey a aussi tissé sa toile au Bénin. Dupond-Moretti y a été engagé par Sébastien Ajavon, l’homme d’affaires et opposant au président Patrice Talon. Il est accusé de trafic de drogue depuis 2016 et réfugié en France.
Du côté de Djibouti, le cabinet défend les intérêts de l’État. Ce petit pays de l’Afrique de l’Est est mis en cause par l’association française Sherpa dans une plainte pour « biens mal acquis » visant l’entourage du président Ismaïl Omar Guelleh.
Les intérêts du royaume chérifien
Basé à Paris, Dupond-Moretti travaille au Maroc, précisément pour le compte de l’État et du Palais. L’avocat défend notamment les intérêts du royaume dans l’affaire qui l’oppose aux journalistes français Catherine Graciet et Éric Laurent. Ils sont mis en examen en 2015 pour des soupçons de chantage et d’extorsion de fonds à l’encontre du Palais. Dans ce dossier, l’information judiciaire devrait s’achever en juin.
Le cabinet est également présent en Algérie. Selon Jeune Afrique, il y a été engagé par plusieurs personnalités mises en cause depuis la chute de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Leurs procès doivent s’ouvrir prochainement, apprend-on.
En Afrique RDC, Dupond-Moretti est depuis 2018 l’avocat de Moïse Katumbi. Il conseille l’opposant congolais (RDC) notamment dans les recours devant les juridictions internationales.
Pour finir, l’avocat a été engagé à plusieurs reprises de l’autre côté du fleuve, par l’État du Congo-Brazzaville. Son cabinet y a mené plusieurs activités de conseil sur la structure juridique du pays. Par contre, Dupond-Moretti a refusé de représenter l’État congolais dans le procès du général Jean-Marie Michel Mokoko. Il a été condamné à vingt ans de prison pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » en mai 2018.