Ses nombreux propos tenus quand il était avocat suscitent des inquiétudes et des interrogations.
A peine installé officiellement comme ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti essuie déjà des critiques. Le ton est donné par les syndicats de magistrats qui n’apprécie guère cette nomination, rapportent les médias français.
Une personnalité clivante
« Nommer une personnalité aussi clivante et qui méprise à ce point les magistrats, c’est une déclaration de guerre à la magistrature », a critiqué Céline Parisot. C’est la présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM). « Éric Dupond-Moretti semble détester les magistrats qu’il ne se prive pas d’insulter régulièrement. » Renchérit l’USM.
L’ « Acquittator » est conscient de son passif avec les magistrats. C’est pourquoi il a tenu à désamorcer tout conflit lors de sa passation de pouvoir avec sa prédécesseure Nicole Belloubet. Il a promis d’être un ministre « du dialogue » qui ne mène « de guerre à personne ». Le nouveau membre du gouvernement dit vouloir porter la réforme du parquet pour garantir l’indépendance de la Justice.
La main tendue de Dupond-Moretti
« C’est essentiellement ce sur quoi on l’attend », a réagi Céline Parisot. « Il tend la main, il ne pouvait pas faire autrement. […] Si dans les deux ans, il aboutit à une réforme du parquet, ce serait déjà une petite révolution », a constaté la magistrate.
L’autre réaction est celle Sophie Legrand, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature. Elle « a noté dans le discours de notre garde des Sceaux ce matin. On s’en félicite », explique-t-elle. « Nous ne sommes pas dans une logique de guerre et d’opposition stérile avocats/magistrats […] Les débuts d’annonces faites peuvent être positives, nous attendons désormais les actes. »
De nombreux propos tenus par Eric Dupond-Moretti quand il était avocat suscitent des inquiétudes et des interrogations. Dans un communiqué, la Conférence nationale des procureurs de la République rappelle une chose : « son attachement indéfectible à l’appartenance des membres du ministère public au corps de la magistrature judiciaire ».