La procédure vise à saisir une luxueuse propriété en Floride estimée à 3 millions de dollars.
Un nouvel épisode dans le dossier dit des « biens mal acquis » présumés de la famille présidentielle du Congo Brazzaville. D’après RFI, deux procureurs fédéraux de Floride aux Etats-Unis ont engagé, le mois dernier, une procédure au nom du département américain de la Justice.
L’argent public détourné entre 2011 et 2014
La démarche vise à saisir une luxueuse propriété en Floride estimée à 3 millions de dollars. Les deux procureurs affirment qu’elle aurait été acquise par Denis-Christel Sassou-Nguesso, le fils du président congolais. Et ce avec de l’argent public détourné entre 2011 et 2014 à l’époque où il était numéro 2 de la SNPC.
Dans un communiqué, l’ONG anti-corruption Global Witness indique que c’est une « illustration rare du cycle complet de la kleptocratie ». Car « le membre d’une famille présidentielle aurait volé, blanchi et dépensé des fonds publics à des fins personnelles », écrit Global Witness.
La propriété de Miami
L’ONG anti-corruption s’est procuré la requête des procureurs américains. Ce document détaille comment Denis-Christel Sassou-Nguesso aurait agi pour acquérir la propriété de Miami.
Première étape selon les procureurs américains : détourner l’argent du compte de la SNPC vers ceux de l’une de ses sociétés écrans. Pour y arriver, il aurait « suffi » selon eux à Denis-Christel Sassou-Nguesso « d’ordonner » au PDG de la BGFI, « de transférer cet argent vers les comptes de ses propres » sociétés écrans.
« Cela s’est produit plusieurs fois ». Peut-on lire dans leur demande de saisie de la propriété du 900 boulevard Biscayne à Miami. Les procureurs retranscrivent des e-mails auxquels ils disent avoir eu accès à l’appui de cette accusation.
Le « fils d’une ancien haut-fonctionnaire gabonais »
Deuxième étape : envoyer cet argent « volé » aux Etats-Unis, sur les comptes d’un prête-nom, un certain « Associé A ». Lequel selon la justice américaine est le « fils d’une ancien haut-fonctionnaire gabonais ». Pour justifier ces transferts et dissimuler l’origine des fonds, il aurait fourni de factures.
L’associé aurait ensuite versé une partie de l’argent à un avocat en Floride. Le reste lui-même en vue d’acquérir une propriété en vente à l’époque à 2,8 millions de dollars. « Pour ne pas apparaître » comme le véritable propriétaire du bien, le fils du chef de l’Etat congolais aurait enfin fait rédiger l’acte de vente au nom de son associé. Ensuite, à la dernière minute, il s’est substitué sous l’alias de « Denis Christelle ».
Notons qu’un procédé identique aurait également servi à acquérir une autre résidence à Coral Gables, près de Miami pour 2,4 millions de dollars au nom de sa première femme, Danielle Ognanosso, ainsi que d’autres biens en France.