Le chef de l’Etat a instruit l’ouverture du fleuron de l’aviation civile au financement privé.
« Le chef de l’État demande au Premier ministre, chef du gouvernement, d’élaborer en urgence, en collaboration avec le ministre des Transports, le ministre des finances, le ministre du travail et de la sécurité sociale, Camair-Co et la CCAA (Autorité aéronautique), un plan de restructuration, de relance et de développement de la compagnie, dans l’optique d’ouvrir son capital social à hauteur de 51% à un partenaire stratégique privé, conformément à l’article 5 du décret du 11 septembre 2006, portant création de la Camair-Co ». C’est l’essentiel d’un extrait d’une correspondance, adressée au Premier ministre (PM), le 14 juillet 2020 par le secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR).
En effet, l’article 5 du décret N° 2006/293 du 11 septembre 2006 fixant la création de la nouvelle compagnie aérienne du Cameroun « Cameroon airlines corporation » prévoit que « le capital initial de la société ” CAMAIR » Co sera augmenté et souscrit à hauteur de 51 % par un partenaire stratégique sélectionné par appel à la concurrence, conformément aux règles applicables en matière de privatisation des entreprises du secteur public et parapublic, dans le cadre du processus de scission – liquidation – privatisation de la société Cameroon Airlines décidée par le gouvernement ».
En d’autres termes, la compagnie aérienne nationale Camair-Co n’a pas survécu aux blessures qui ont torpillé son management et il faut passer à un autre plan de redressement de la compagnie aérienne du Cameroun.
Zone de turbulences Depuis neuf ans (2011), l’entreprise peine à lever le nez du sol. « Nous avions déjà relevé dans notre rapport de commissariat aux comptes au titre de l’exercice 2015, émis le 9 avril 2018, que les capitaux propres de Camair-Co étaient devenus inférieurs à la moitié du capital social, et que l’Assemblée générale (AG) devait décider s’ii y a lieu de procéder à la dissolution anticipée de la société ou non (…).
La compagnie dispose désormais d’un seul aéronef (MA60) susceptible de voler à brève échéance (…). Le personnel cumule actuellement quatre mois d’arriérés de salaires pour une masse salariale mensuelle d’environ 500 millions de FCFA», voilà la situation qu’a décrit il y a peu le cabinet Okalla Ahanda & Associés qui a examiné les comptes de Camair-Co.
Il ressort également des faits nouveaux que les besoins de Camair-Co sont d’ordre technique et opérationnel. Un plan de restructuration de la compagnie va tenir compte des besoins en personnels, de la réduction de la masse salariale. Traduction. Beaucoup y voit une compression du personnel à près de 65%.
De plus, il est de notoriété publique que l’entreprise connaît d’importantes difficultés. Parmi elle, une dette de 110 milliards de FCFA. Camair-Co a en outre enregistré des pertes qui se chiffrent à 99,2 milliards de fcfa. Celles-ci ne prennent pas compte des 27 milliards de pertes qui devraient s’ajouter : soit 15 milliards de fcfa au titre de l’exercice 2019 et 12 milliards de fcfa au titre du premier se-mestre 2020. Ce qui devrait ainsi aboutir à près de 126,2 milliards de fcfa de pertes totales pouf un capital social de seulement 21,8 milliards de FCFA.
Sur un tout autre plan, face à la pandémie du coropavirus et compte tenu des pressions financières, la direction générale a décidé de la mise en chômage technique de 371 personnels depuis Juin 2020. Par ailleurs, le 8 juin dernier, le Dg de Camair-Co a saisi sa hiérarchie afin que lui soient alloués les financements suffisants pour convoyer en maintenance le Boeing 737-700 N G.
Il faut rappeler que Camair-Co est la seule entreprise qui a connu six directeur généraux en huit’ans. Le dernier en date est Louis Georges Kouotou Njipendji.