Plusieurs entreprises ont dû réorienter leurs activités ou tout simplement fermer les portes. C’est le cas de BB Corp qui fait de la résistance mais jusqu’à quand.
Blaise Talla Bogne, 37 ans, vit un vrai calvaire depuis plusieurs années. BB Corp. Son entreprise qui, jadis faisait sa fierté, est sur le point de fermer ses portes. En cause, sa production-transformation du polychlorure de vinyle en chaussures-ne trouve plus des acheteurs sur le marché local.
La faute aux chaussures étrangères, notamment chinoises et nigérianes qui pullulent les étals. Leurs prix leur prix varient entre 350 et 500 FCFA. Voire 1000 FCFA en fonction du design.
La concurrence féroce des marques étrangères
« A peine j’investis sur un moule que je n’ai pas le temps de le l’amortir qu’il n’est plus à la mode avec tous les modèles qui sont importé. Avec tous les avantages qu’ils ont en matière d’importation, les Chinois font venir des centaines de modèles différents par année, et vu qu’on parle de mode, un client n’achète en général pas le même modèle 2 fois. » Explique Blaise Talla Bogne.
Pour tenir la route, le jeune entrepreneur s’est vu obliger de plusieurs de certains de ses collaborateurs. Joint par Mondeactuel, il explique « le manque d’accompagnement face à des concurrents » a plombé sa structure.
Baisse vertigineuse des recettes
Interrogés, les autres fabricants de chaussures « made in Cameroon » disent vivre le même tourment. Sans exception. Même les entreprises chinoises localement implantées ne s’en sortent pas. En fabrication de chaussures, affirme un chef d’entreprise sous le couvert de l’anonymat, je tournais à peu près à 600 000 FCFA le mois, maintenant je fabrique plus.
Aujourd’hui, atteindre pareille recette est un miracle. « J’ai personnellement décidé de jeter l’éponge et réinvestir le peu d’argent qui me reste dans un autre secteur d’activité ». Se confie Alain Noah, un fabricant de chaussure en plastique.
Son confrère Blaise Talla Bogne ne partage le même avis. Face à la concurrence féroce, il se concentre seulement recyclage et la valorisation des matières plastiques. Abandonnant ainsi la fabrication des chaussures. Jusque-là, ce n’est pas évident, mais les machines tournent quand même.
« J’ai plus de quoi investir, et même si j’avais je ferais autre chose. Je ne suis financièrement pas à la hauteur pour suivre le rythme », admet Blaise. « Les nouveaux modèles que j’ai faits non pas marchés longtemps pour que je puisse amortir l’investissement, à cause de la panoplie de modèles importés ». Renchérit-il, visiblement déçu.