Les deux opérateurs comptent des millions d’abonnés. Mais la qualité du service interroge et suscite des récriminations des clients.
S’il y a en ce moment un secteur de l’économie camerounaise en pleine croissance, c’est bien celui de la téléphonie mobile. Quelques faits et chiffres l’attestent à suffisance. En deux décennies environ, le nombre d’abonnés est passé de 5000 au départ, à plus de six millions.
Au moment de son avènement en 1999, deux opérateurs se partageaient le marché. Mtn Cameroon et Orange Cameroun. Chacun affirme alors cinq années plus tard, avoir franchi le cap du millionième abonné. Une progression qui s’est poursuivie au fil des ans, permettant au mobile de tisser sa toile sur toute l’étendue du territoire.
Chemin faisant, Nextell a obtenu la troisième licence avait le peu de bonheur que l’on a pu observer. D’abord sa faible zone de couverture alors que l’opérateur s’était donné pour ambition de couvrir l’arrière-pays. Mais très vite des querelles entre le président du conseil d’administration, Baba Danpoulo, et ses partenaires vietnamiens a fragilisé l’ascension de ce projet.
Et depuis la fin d’année 2019, la quatrième licence attribuée au camerounais Camtel dont les prestations et offres sont sans cesse à la traîne. Comme avec ceux qui sont supposés être ses concurrents et clients, l’opérateur enregistre de nombreuses zones d’ombre. Certes, dans le secteur, le taux de couverture géographique augmente à un rythme soutenu. La tendance s’étant poursuivie, la téléphonie cellulaire a depuis longtemps cessé d’être un objet de curiosité pour les compatriotes des localités enclavées.
Au plan des investissements, des dizaines de milliards ont été investis au Cameroun. En plus des Camerounais qui sont recrutés directement par les opérateurs, il y a ceux qui ont trouvé leur filon dans les activités qui accompagnent l’explosion du mobile. Il s’agit des «Call Box», de la vente des appareils et de leurs accessoires, ainsi que des ateliers de dépannage d’appareils défec tueux qui fleurissent ici et là dans les centres urbains.
Cependant, les observateurs avertis relèvent qu’au-delà des apparences, le taux d’équipement des Camerounais en téléphones portables est encore relativement faible. Orange note à ce sujet qu’on n’a toujours pas encore atteint 25% de la population camerounaise. C’est dire que le marché, qui compte plusieurs millions de clients potentiels, reste ouvert. Seulement les prestations ne sont pas bonnes. Le signal est constamment perdu, d’un opérateur à une autre. Il ne se passe pas de semaine sans que les usagers ne reçoivent des messages faisant état des perturbations du réseau pour cause de rupture de la fibre optique ou simplement de toute autre panne. A ces désagréments, il s’ajoute le coût de la communication. Un vieux problème que les pouvoirs publics ne parviennent pas à résoudre en dépit de la préoccupation régulièrement relevée par les consommateurs.
Il reste la situation extrêmement gênante et pathétique de celui qu’on appelle l’opérateur historique: Cameroon Telecommunication (Camtel). Dont le fonctionnement est des plus inquiétants. Si son réseau filaire est quasiment délaissé, la quatrième licence obtenue l’année dernière tarde à se manifester. Ce d’autant plus que l’entreprise n’est pas vé ritablement entré dans la mouvance du management moderne.
Ses clients sont régulièrement suspendus de service, sans explications. Il y en a qui sont privés de prestations depuis trois voire quatre mois sans qu’aucune équipe ne se rende vers le client. Véritable géant au p.ed C’argile, Camtel, supposée être le fournisseur de Mtn Cameroon, d’Orange Cameroun et de Nextell, est de vënu un nain. Se faisant frauduleusement payer des prestations non rendues en toute illégalité.
En clair, le téléphone sonne. Souvent sans connexion.