Le Chef de l’Etat autorise la cession de 51% du capital de la compagnie de la compagnie aérienne nationale à un partenaire privé du fait des difficultés qu’elle traverse.
Par correspondance du 14 juillet 20, le Chef de l’Etat demande au Premier ministre d’élaborer en urgence en collaboration avec le ministre des Transports, le ministre des Finances, le ministre du Travail et de la sécurité sociale, Camair-Co et la CCAA (autorité aéronautique) un plan de restructuration, de relance et de développement de la compagnie, dans l’optique d’ouvrir son capital social à hauteur de 51% à un partenaire stratégique privé, conformément à l’article 5 du décret du 11 septembre 2006, portant création de la Camair-Co .
Plan de sauvetage
Depuis sa création, l’étoile du Cameroun peine à briller dans le ciel. Pour relooker sa flotte, Paul Biya a décidé d’allouer 15 milliards FCFA (22,8 millions d’euros) pour envoyer l’un des deux Boeing 737-700 en maintenance.
Dans le même temps, le commissaire aux comptes de Camair-Co révélait que la compagnie traîne une dette abyssale de 110 milliards de FCFA, et que les pertes, qui ont été annulées au 31 décembre 2018, étaient de près de 99,2 milliards de FCFA. À cette enveloppe, apprend-on, il faudrait ajouter une perte prévisionnelle de 15 milliards de FCFA au titre de l’exercice 2019 et 12 milliards de FCFA au titre du premier semestre 2020 (soit 126,2 milliards de FCFA de pertes au total), le tout pour un capital social de 21,8 milliards de FCFA.
Rétropédalage
Paul Biya revient sur le décret de 2006 qui a créé la Camair-Co et autorisé la cession de 51 % de son capital. Autrefois, le consortium SN Brussels et Cenainvest, le capital-risqueur du groupe de Paul Fokam Kammogne, avait remporté l’adjudication désapprouvée par l’ex-premier ministre, Ephraim Inoni.