Le président de Félix Tshisekedi avait promis d’ouvrir l’espace démocratique. La première année de son mandat s’était pourtant soldée sur un bilan encourageant.
Intimidations, passages à tabac, poursuites judiciaires contre des partis politiques et des journalistes… La répression politique a repris de plus belle en République démocratique du Congo (RDC).
Un rapport accablant
C’est le constat de l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch. Or le président de Félix Tshisekedi avait promis d’ouvrir l’espace démocratique. La première année de son mandat, en 2019, s’était soldée sur un bilan encourageant.
Pour l’ONG, la crise liée au coronavirus a été un prétexte pour resserrer la pression sécuritaire. On peut même parler de tournant répressif. « Malheureusement, on observe une restriction croissante de ces droits sur les sept premiers mois de l’année. Tous ces cas sont liés à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Cela se passe dans tout le pays », explique Thomas Fessy, le représentant de Human Rights Watch en RDC.
Etat d’urgence décrété
Depuis le mois de mars, poursuit-il, on a observé que l’état d’urgence a été décrété, les autorités ont utilisé ces mesures. Notamment celles d’interdire les rassemblements de plus de vingt personnes. Un prétexte pour limiter ou réprimer les manifestations pacifiques. En prime un usage de la force excessif de la part des forces de police.
« Or, la crise au Congo n’est pas simplement sanitaire actuellement. Elle est économique et sociale et même politique. Les Congolais devraient avoir le droit de faire entendre pacifiquement leurs voix. Le risque est bien là. C’est celui de retomber dans les vieilles habitudes répressives de l’administration précédente », a martelé Thomas Fessy.
Il faut noter que la manifestation du collectif « Sauvons le Kasaï-oriental » a été réprimée le mardi 21 juillet à Mbuji Mayi. Les journalistes ont été particulièrement ciblés par des jeunes se réclamant de l’UDPS, dénonce l’Union nationale de la presse congolaise (UNP). L’organisation parle de passages à tabac. Le Kasaï oriental est la seule province gérée par un gouverneur UDPS. Un parti fondé le 15 février 1982 par Étienne Tshisekedi, Marcel Lihau et d’autres.