Elle a joué un rôle majeur de la récente prise de contact entre les séparatistes anglophones et des émissaires du gouvernement.
Au Cameroun, l’Église catholique continue de jouer sa partition dans la résolution de la crise anglophone. Après le rôle joué lors du Grand dialogue national, elle a de nouveau été un acteur majeur de la récente prise de contact entre les séparatistes anglophones et des émissaires du gouvernement.
Des discussions entre les deux parties en conflit
C’est au centre épiscopal de Mvolyé, à Yaoundé, que cette rencontre s’est tenue, relaie RFI. Pour la circonstance, Julius Ayuk Tabé, le président autoproclamé de l’Ambazonie et quelques-uns de ses partisans avaient été spécialement extraits de leurs cellules. La raison : entamer des discussions avec les autorités du gouvernement. Entre eux, un témoin privilégié : Monseigneur Andrew Nkea Fuanya, archevêque de Bamenda.
Cette implication de l’Église catholique pour tenter de rapprocher les parties en conflit a été bien perçue par nombre d’observateurs. Alors que jusqu’à présent une sorte de crise de confiance semble installée de part et d’autre entre protagonistes. Et pour cause, les résolutions prises à l’issue du Grand dialogue national tardent à être mises en application. Notamment le statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Les conditions d’un cessez-le-feu
D’après Mgr Nkea, les conditions posées par Sisiku Julius Ayuk Tabé pour un cessez-le-feu sont au nombre de trois : « que les militaires quittent les régions anglophones et remettent le contrôle de la sécurité à la police. Que tous les prisonniers liés à la question anglophone soient libérés. Que soit proclamée une amnistie pour l’ensemble des séparatistes en exil ».
Ancien évêque de Mamfé, dans le Sud-Ouest, Mgr Nkea ne cesse d’œuvrer pour le retour de la paix dans la zone anglophone. Il a par exemple coordonné une caravane de la paix dans le Nord-Ouest et le sud-ouest en novembre 2019. « C’était une belle expérience et nous nous sommes rendu compte que tout le monde aspire à la paix », avait-il confié à La Croix Africa. « Les gens ont faim de la paix mais des doutes subsistent dans leur cœur et leur tête concernant l’application de certaines recommandations du dialogue national ».