Leur première comparution a eu lieu le vendredi 24 juillet dans la région du Nord par un tribunal civil.
Le procès qui vise Marie Dawandala, Damaris Doukouya et Martha Weteya s’est ouvert ce vendredi 24 juillet rapporte France 24. Au moment de leur arrestation en octobre 2014, elles n’avaient que 17 ans. Elles ont été interpellées dans leur village près de Mokolo, dans la région francophone de l’Extrême-Nord, au Cameroun, près de la frontière nigériane. Elles sont accusées de complicité avec Boko Haram, le groupe terroriste qui sévit alors à l’est du Nigeria et dans les zones frontalières, dont l’Extrême-Nord particulièrement touché.
Procès vide de sens
Agées aujourd’hui de 23 ans, elles encourent la peine de mort. Mais leur avocat, Me Nestor Toko, plusieurs associations et le réseau Ensemble contre la peine de mort (ECPM) mènent une campagne pour dénoncer une erreur judiciaire, une de plus dans une région du Cameroun où plusieurs centaines de prisonniers feraient face, selon eux, à la même injustice.
« Les autorités camerounaises ont arbitrairement arrêté des centaines de partisans présumés de Boko Haram, dont beaucoup sans enquête approfondie, et les ont accusés de terrorisme, passible de la peine de mort », explique dans un communiqué Marie-Lina Samuel, coordinatrice du projet Afrique d’ECPM.
Film de l’arrestation
En 2013, les trois jeunes femmes quittent l’Extrême-Nord, région la plus pauvre du Cameroun, pour chercher du travail au Nigeria. Elles s’installent juste de l’autre de la frontière, à Madagali, dans l’État d’Adamawa. Mais au lieu de l’emploi espéré, c’est la violence et les conflits qu’elles trouvent dans le pays voisin.
Cette année-là, Boko Haram multiplie les attentats et les attaques aveugles contre les populations civiles dans l’est du Nigeria. Malgré l’intervention de l’armée nigériane, impossible d’arrêter l’expansion du groupe.
En 2014, Boko Haram poursuit son emprise territoriale, et systématise les enlèvements. Des dizaines de milliers de civils fuient les exactions du groupe et les affrontements avec l’armée pour se réfugier au Niger, au Tchad ou au Cameroun voisins. C’est dans ce contexte que les filles ont été arrêtées.