La PCA vend deux postes d’ingénieur à 10 millions de FCFA, la corruption à ciel ouvert
Il y a quelques heures, les assisses du conseil d’administration de l’agence de régulation des télécommunications se sont pourtant tenues au siège de cette entreprise parapublique à Yaoundé en présence de l’accusée.
C’est le comble du déshonneur pour Justine Diffo Tchunkam Présidente du conseil d’administration de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), désignée le 30 Avril dernier par un décret du Chef de l’Etat. Piégée via l’application WhatsApp par Samuel Kaldjob, Président et porte-parole du collectif des consommateurs du Cameroun, au sujet de deux propositions de recrutements d’un ingénieur des réseaux de télécommunications et d’un ingénieur des travaux en télécommunications- monnayées à 10 millions de FCFA, soit cinq millions chacun ; l’universitaire n’a pas depuis lors r du son tablier.
Après les révélations faites à propos du recrutement opéré en dehors de tout cadre normatif de l’ex rédactrice en chef de Canal 2 international Carole Yemelong, au sein de l’ART, la Ministre des postes et télécommunications s’est contentée d’un banal recadrage à l’endroit de la coupable, en attirant toutefois son attention sur d’autres présuppositions de marchandage :
«Suite à vos correspondances susvisées et à l’issue de nos entretiens du 14 juillet 2020, il m’a été donné de constater que les situations conflictuelles au sein de l’ART étaient dues au non-respect par les organes de gestion, des dispositions réglementaires en matière de gestion des établissements publics, ainsi que des règles d’éthiques et de gouvernance , notamment ce qui est du dernier recrutement» et plus loin, poursuit-elle :
«En effet, ce recrutement s’est effectué directement, sans test, ni respect du plan d’organisation des effectifs de /’Etablissement et des besoins réels en ressources humaines lui permettant d’atteindre les objectifs assignés en matière de régulation du secteur des Télécommunications (…) Selon les informations à notre possession, provenant d’autres sources, ce recrutement est empreint de forts soupçons de corruption, avec des marchandages de postes»
Preuves irréfutables
Ces derniers jours, de larges extraits d’une conversation WhatsApp entre la Présidente du conseil d’administration de l’Agence de Régulation des Télécommunications Justine Diffo Tchunkam et l’un de ses administrateurs du nom de Simon Kaldjob sont abondamment relayés sur les réseaux sociaux. En scrutant le texte, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la patronne de More Women in Politics et cette figure de proue du mouvement consumériste camerounais parlent bien du recrutement de deux personnes à l’ART, à raison de 5 Millions par individu recruté.
«Bonsoir Madame la Présidente, juste pour te rassurer et confirmer que vous aurez les deux dossiers aujourd’hui au plus tard demain matin avant le conseil, sauf que une personne ne peut avoir que 4 000 000 FCFA et l’autre pas soucis. Merci pour votre soutien, je ne me sens plus orphelin… C’est Simon Kaldjob l’administrateur» en rétorsion, probablement pas satisfaite par le montant de 9 millions, au lieu des 10 initialement prévus, la PCA réagit : «Non. Vous revenez sur ce que vous m’avez dit ce matin. Donc je ne suis plus là. Je ne suis pas une enfant.» Fin de citation.
«La personne est à Douala, comprenez-moi je lui répercuté votre décision, je suis honnête Madame. Le délai est court et demande un moratoire de 24 heures en larmes pour donner le reste. Ne prenez pas mal s’il vous plait Madame ! J’ai un grand intérêt à être sérieux et très sérieux envers vous s’il vous plait et gagner votre estime»
Visiblement vexée, Justine Diffo rebondit : «Bonjour Monsieur Kaldjob, si vous n’êtes pas prêts vous me le dites et je mettrai d’autres personnes qui attendent impatiemment SVP. J’ai supprimé d’autres noms pour vous. Si ce n’est pas bon vous me dites»
Confrontée aux garanties exigées par les clients, la PCA n’a pas caché pas son dépit, après le désistement de son interlocuteur : «Bonjour Présidente, j’ai trop de difficultés avec les concernés qui me posent les conditions de garanties liées à l’incident d’hier qui a créée des doutes en eux. Donc pour éviter des problèmes très humblement je vous demanderais de mettre les personnes à votre disposition, peut-être la prochaine fois je vais mieux m’organiser…le temps n’étant pas en ma faveur. Merci pour votre compréhension».