Un peu plus de 100 jours avant la Présidentielle, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples accuse la CEI de pencher en faveur du parti au pouvoir.
La Commission électorale indépendante (CEI) est au cœur des affrontements entre le pouvoir et l’opposition. Cette dernière continue à croire que l’institution en charge de l’organisation des élections penche en faveur du gouvernement.
Pour elle il y a « un déséquilibre structurel savamment aménagé qui place de façon très claire cette CEI sous l’emprise du pouvoir actuel. C’est pourquoi, cette Commission électorale indépendante n’éteint en rien les contestations pertinentes et les fortes réserves émises par les forces politiques », a indiqué l’opposition.
Un avis conforté par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples le 15 juillet qui pointait du doigt le déséquilibre de la CEI en faveur du parti au pouvoir. Elle estime que les commissions électorales installées localement sont en grande majorité présidées par le parti présidentiel RHDP.
Déséquilibre de la CEI
Dans son jugement, la Cour africaine invoque l’absence d’un mécanisme consensuel de nomination de ses membres. D’après elle, la Commission n’agirait pas en toute indépendance et partialité. Et c’est justement sur ce point que rebondissent les avocats de l’État ivoirien : si l’indépendance de la Commission n’est pas remise en cause, il n’y a donc pas lieu de discuter, résument-ils.
Société civile
Un jugement partagé par les organisations de la société civile. Elles rejoignent l’opposition et appellent à la création d’une nouvelle CEI avant la présidentielle. L’instance d’organisation des scrutins a pourtant subi une recomposition l’an dernier, avec plus de sièges accordés aux opposants. Mais pour le PDCI et le FPI, l’organe électoral nécessite une refonte complète pure et simple afin d’écarter toute suspicion de fraude.