Au moins 20 paysans ont été tués au Darfour Sud. Notamment deux femmes et des enfants qui étaient retournés sur leurs terres dans l’ouest du Soudan.
Environ 500 hommes armés ont attaqué samedi la localité de Masteri selon l’ONU. C’est dans à une cinquantaine de kilomètres de la capitale provinciale d’El Geneina. Le bilan fait état de plus de 60 personnes tuées, en majorité issues de la communauté massalit. Des maisons et le marché local ont également été pillés et brûlés.
Depuis plusieurs jours, les violences ethniques meurtrières se multiplient dans la région. Et pour preuve vendredi, au moins 20 paysans ont été tués au Darfour Sud. Soit deux femmes et des enfants qui étaient retournés sur leurs terres dans l’ouest du Soudan.
Le bilan risque de s’alourdir
Le bilan des morts « risque de s’alourdir car certains blessés sont dans un état grave », a précisé Ibrahim Ahmad.
Ces paysans, les propriétaires originaux de ces terres, avaient été autorisés à revenir. C’était au terme d’un accord conclu il y a deux mois sous l’égide du gouvernement entre ces propriétaires et ceux qui s’y étaient installés durant le conflit au Darfour.
Sécurité renforcée
En réaction ce dimanche, le Premier ministre Abdallah Hamdok a promis plus de sécurité dans cette zone. « Une force conjointe de sécurité, mêlant police et armée, sera déployée dans les cinq États du Darfour pour assurer la sécurité des citoyens et protéger la saison agricole. »-A-t-il assuré dans un communiqué.
Ces dernières années, le conflit entre arabes et non arabes a baissé en intensité au Darfour. Cependant, le sujet sur les terres reste sensible. Ces tensions risquent encore d’entraver les tentatives de négociations pour un accord de paix entre Khartoum et les différents groupes rebelles. En particulier ceux du Darfour où sévissent des groupes armés, est le théâtre de violences depuis près de 20 ans.
En 2003, un conflit y a éclaté entre le régime à majorité arabe d’Omar el-Béchir, aujourd’hui déchu. Ainsi que des insurgés issus de minorités ethniques s’estimant marginalisées. Faisant plusieurs centaines de milliers de morts selon l’ONU.