Le brigadier-chef Amar Benmohamed dénoncé, dans des rapports, des propos racistes tenus à l’égard des déférés d’origine étrangère.
Les faits sont suffisamment graves. Un policier met en cause plusieurs de ses collègues en poste au dépôt du tribunal de grande instance de Paris. Il les accuse d’insultes racistes, les vols et la maltraitance infligés aux personnes retenues en cellule, nous apprend Franceinfo.
En 2018 et 2019, le brigadier-chef Amar Benmohamed a, à plusieurs fois, alerté sa hiérarchie sur les agissements de plusieurs membres de l’équipe de nuit assurant la surveillance des personnes retenues dans ces cellules situées sous le palais de justice, dans l’attente de leur présentation à un magistrat.
Propos à caractère discriminatoire
Il a également témoigné dans le cadre d’une enquête pour « mauvais traitements, propos à caractère discriminatoire et propos injurieux susceptibles d’avoir été infligés à des personnes déférées au tribunal de grande instance de Paris ».
Bouclée en février 2020, l’enquête conclut à des faits de racismes répétés, et possiblement de maltraitance. Elle n’a pas donné lieu à un signalement au procureur, d’après son avocat Arié Alimi.
Blâme et l’avertissement
Contactés, les services de la préfecture de police de Paris confirment l’existence d’un signalement d’Amar Benmohamed en mars 2019. A l’issue de l’enquête IGPN, le préfet a décidé de saisir le conseil disciplinaire pour l’un des policiers mis en cause. Des sanctions administratives ont été récemment prises pour cinq autres policiers allant du blâme à l’avertissement. Le gardien de la paix le plus incriminé doit passer en septembre prochain devant le conseil de discipline.
Dans un des rapports de mars 2019, le brigadier-chef dénonce la tenue « de façon régulière ». Mais aussi de « propos racistes à l’égard des déférés d’origine étrangère, qu’il s’agisse de personnes de type maghrébin ou africain ».
Des insultes racistes et homophobes comme « Ferme ta gueule sale bougnoule, sale race, négro, sale pd » étaient fréquemment employées devant les autres fonctionnaires et même dans les hauts-parleurs du site. Amar Benmohamed cite également plusieurs collègues qui ont « pris l’habitude de traiter régulièrement de ‘bâtards’ tous les déférés qui arrivaient dans nos locaux ».