Les faits se déroulent, dans l’est du pays. L’auteur « court toujours avec son arme », selon le porte-parole de l’armée.
Scène macabre, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Un militaire «en état d’ivresse» a ouvert le feu sur des passants, tuant au moins 12 personnes, dont une fillette de 2 ans, dans la nuit de jeudi à ce vendredi, au Sud-Kivu annonce une source militaire. L’auteur, dont l’identité n’a pas été révélée appartient au 122e bataillon basé ici, à Sange.
« La fusillade a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. L’auteur est un militaire ivre des FARDC (Forces armées de la RDC), qui a tiré sur au moins 20 civils croisés sur son chemin au quartier Rutanga, dans la cité de Sange, dans le territoire d’Uvira (Sud-Kivu, est) », a déclaré à l’AFP un magistrat du territoire d’Uvira.
Les dépouilles exposées au carrefour
« L’auteur de cet acte court toujours avec son arme. Le bilan en notre possession est de 13 personnes tuées », a indiqué pour sa part à l’AFP le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée dans la région d’Uvira. « Une délégation de l’armée et de la mission de l’ONU est sur place pour calmer la population qui manifeste contre l’armée », a ajouté l’officier.
Colère des populations
Les habitants de la localité menacent d’en découdre avec les camarades de corps de l’auteur. La route nationale traversant cette région est bloquée depuis ce vendredi matin par des manifestants en colère, qui ont brûlé des branches d’arbres et des pneus.
Ils ont aussi exposé, à un carrefour très fréquenté, les dépouilles des 12 personnes tuées, enveloppées dans des linceuls, empêchant toute circulation de véhicules, selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP. La cité de Sange est située à 80 km de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, sur la route menant à Uvira, la deuxième ville de cette province, à la frontière avec le Burundi.