L’ex-président ivoirien a certes entamé la démarche auprès de l’ambassade Côte d’Ivoire à Bruxelles, mais tout laisserait croire qu’Alassane Ouattara est toujours réticent à voir son concurrent rentrer avant le scrutin d’octobre.
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo veut rentrer dans son pays. Sa demande d’établissement d’un passeport ordinaire et de laisser-passer déposée le 28 juillet est en cours de traitement à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles. Mais la procédure pourrait s’éterniser rapport « Jeune Afrique ».
ADO freine de quatre fers
Selon des indiscrétions, Alassana Ouattara serait réticent à un probable retour de Laurent Gbagbo. Pour lui, son retour serait un acte de déstabilisation. Il ne souhaiterait pas voir l’ancien président retourner en Côte d’Ivoire avant l’élection présidentielle prévue pour le 31 octobre, au moins pas avant la fin de la procédure devant la Cour pénale internationale (CPI).
ADO se serait dit prêt à gracier Laurent Gbagbo condamné en janvier dans l’affaire dite du « braquage de la BCAO», la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest- en échange de sa neutralité politique. Le Chef de l’Etat ne souhaite pas voir Henri Konan Bédié, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) faire bloc avec Gbagbo.
Retrait du fichier électoral
Même si Laurent Gbagbo venait à regagner la Côte d’Ivoire serait-il habileté à exercer son droit de vote. Impossible de l’affirmer au regard de la décision de la Commission électorale indépendante. Dans un communiqué publié vendredi 31 juillet, le conseil de Laurent Gbagbo a indiqué que le nom de son client a été retiré du fichier électoral de la Commission électoral indépendante.
« Dans l’attente de la remise de son passeport, c’est avec stupéfaction, que le Président Laurent Gbagbo a appris qu’en lieu et place de la délivrance de son passeport, il se voyait retirer le droit de vote », a écrit l’avocate de Gbagbo.
« Nous interpellons la CEI, qui se veut indépendante, de jouer véritablement son rôle, et de ne pas rentrer dans des manœuvres politiciennes » poursuit-elle. Habiba Touré dit espérer que cette omission est une erreur, qui sera immédiatement corrigée et que le Président Laurent Gbagbo sera rétablit dans ses droits. « Tout comme la délivrance d’un passeport ordinaire est un droit, le droit de vote est un droit tout aussi essentiel attaché à la personne de tout citoyen », a conclu Me Habiba Touré.