À moins de trois mois de la présidentielle, la Commission électorale indépendante (CEI) a tenu une grande conférence de presse ce mardi. Objectif : tenter d’éteindre un certain nombre de polémiques qui la visent.
« Attendez avant de nous juger ». Coulibaly Kuibiert Ibrahim, président de la Commission électorale indépendante est conscient des intrigues qui visent l’organe qu’il dirige. Attendu sur la radiation de l’ex-président Laurent Gbagbo sur les listes électorales, le président a répondu qu’il ne savait pas s’ils étaient radiés, que les choses étaient gérées par ordinateur en comparant avec les listes des gens radiés par les ministères.
« Mais l’occasion est belle, a-t-il dit, car le contentieux s’ouvre bientôt. Ils pourront saisir la CEI. La Commission ne règle pas des comptes, c’est la loi qui entraîne les radiations. »
Le cas Guillaume Soro et Blé Goudé
Le président de la CEI est resté prudent sur les cas Guillaume Soro et de Charles Blé Goudé, partisans Gbagbo, tous visés par des poursuites judiciaires. Quant au déséquilibre de la CEI pointé par la Cour africaine des droits de l’homme le mois dernier, en effet, 98% des CEI locales sont présidées par un membre du RHDP, là encore « le déséquilibre n’est pas le fait de quelqu’un, mais de la loi », a-t-il dit.
Jeu trouble des commissions locales
Par ailleurs, ces présidents de commissions locales n’ont pas plus de pouvoirs que les autres, car les décisions se prennent en Assemblée des sept et bientôt huit membres. Enfin, de toute façon un renouvellement des CEI se fera à la fin de la période de contentieux.
Ce sera pour le 17 août. La question de la confiance en la CEI a aussi été posée en conférence de presse. Coulibaly Kuibiert Ibrahim a répondu qu’il fallait faire confiance évidemment. Il a mis en avant la présomption d’innocence : « Attendez qu’on commette un acte qui contrarie la loi avant de nous juger », a déclaré l’ancien magistrat.