Dans la plupart des quartiers de Beyrouth et de sa banlieue, les déflagrations ont soufflé les vitres des habitations.
Deux déflagrations causées par des tonnes de nitrate d’ammonium stockées au port de Beyrouth ont fait trembler le Liban mardi dernier. Le bilan humain et matériel est sans précédent : Plus de 100 morts, des milliers de blessés et de nombreux disparus.
« La situation est apocalyptique, Beyrouth n’a jamais connu ça de son histoire », a lancé le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud. « Jusqu’à 300.000 personnes sont sans domicile », a-t-il ajouté.
Les hôpitaux de la capitale saturés
Conséquence, les hôpitaux de la capitale, déjà confrontés à la pandémie de Covid-19, sont saturés. Des habitants, blessés et ensanglantés, ont dû faire le tour des hôpitaux toute la nuit pour recevoir des soins.
Pour autant, les secouristes poursuivent leurs recherches pour trouver d’éventuels survivants. Une centaine de pompiers spécialisés ont été dépêchés par l’Union européenne pour les aider.
« On aurait dit un tsunami, ou Hiroshima. C’était un véritable enfer », a raconté à l’AFP Elie Zakaria, habitant du quartier de Mar Mikhaël. « C’est un massacre. Je suis sorti au balcon, j’ai vu des gens qui criaient, ensanglantés, tout était détruit. » Pleure-t-il.
Le port en ruine
Dans l’enceinte du port, les conteneurs ressemblent à des boîtes de conserve tordues, les voitures sont calcinées. Sur le sol, jonche de papiers provenant de bureaux soufflés par l’explosion. Le gouverneur de Beyrouth a évalué les dommages à plus de trois milliards de dollars.
Dans la plupart des quartiers de Beyrouth et de sa banlieue, les déflagrations ont soufflé les vitres des habitations. Et les artères de la ville restent jonchées de décombres.
L’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, la FAO, craint à brève échéance un problème de disponibilité de farine pour le Liban. Car des silos de céréales installés près du port ont été éventrés.
« Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2.750 tonnes. Soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C’est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire », a dit le Premier ministre Hassan Diab.
Le nitrate d’ammonium est une substance entrant dans la composition de certains engrais. C’est un sel blanc et inodore utilisé comme base de nombreux engrais azotés sous forme de granulés. Il a causé plusieurs accidents industriels dont l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en France en 2001.