Les Libanais les tiennent responsables de cette tragédie. Alors que la classe politique est accusée de corruption et d’incompétence face à une crise économique et sociale inédite.
Les Libanais sont en colère après la double explosion de Beyrouth provoquée par de tonnes de nitrate d’ammonium. Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens libanais demandent le départ de l’ensemble des dirigeants du pays. Les Libanais les tiennent responsables de cette tragédie. Alors que la classe politique est accusée de corruption et d’incompétence face à une crise économique et sociale inédite.
« C’est votre négligence qui ont tué les gens »
« Partez tous! (…) Vous êtes corrompus, négligents, destructeurs, immoraux. Vous êtes des lâches. C’est votre lâcheté et votre négligence qui ont tué les gens », a lâché le journaliste libanais Marcel Ghanem. Son émission télévisée jouit d’une grande audience.
Dans la diaspora, les Libanais réclament également des comptes. « Nous avons déjà assez souffert: la pandémie de coronavirus, les gens qui meurent de faim, notre argent bloqué à la banque (…) Et maintenant, nous devons gérer un désastre. Personne n’est tenu pour responsable, ni les politiciens ni le gouvernement », a affirmé Hazaa Khalil, propriétaire d’un restaurant à Londres.
L’incompétence de la classe politique
Antoine Fleyfel, philosophe et théologien franco-libanais, vivant en France, est du même avis. « Cette tragédie est une preuve de plus de l’incompétence de la classe politique qui a gouverné le Liban depuis plusieurs décennies », s’indigne-t-il.
D’après un dernier bilan, au moins 113 personnes ont péri et 4.000 blessés. La puissance des explosions a été telle que les capteurs de l’institut américain de géophysique l’ont enregistrée comme un séisme de magnitude 3,3.
« La situation est apocalyptique, Beyrouth n’a jamais connu ça de son histoire », a lancé le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud. Il avait éclaté en sanglots mardi devant les caméras dans le port dévasté. « Jusqu’à 300.000 personnes sont sans domicile », a-t-il dit.
Au lendemain l’explosion, l’état d’urgence a été décrété pendant deux semaines. Le gouvernement cherche également à « assigner à domicile » les responsables du dossier de stockage du nitrate d’ammonium.