Dans un discours à la nation prononcé jeudi, le chef de l’État ivoirien a officialisé son intention de briguer un troisième mandat.
C’est sans surprise pour de nombreux Ivoiriens. Tant les appels pour réclamer la candidature d’Alassane Ouattara au scrutin du 31 octobre étaient criards, depuis les obsèques d’Amadou Gon Coulibaly à Korhogo, le 17 juillet. Des démarches pour obtenir les parrainages citoyens étaient entamées.
Pour les caciques du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la candidature d’Alassane Ouattara était la seule capable de maintenir l’unité au sein du parti au pouvoir. La seule capable de lui permettre de demeurer aux affaires.
Elu du peuple depuis 2010
Elu à la magistrature suprême de la République de Côte d`Ivoire, en novembre 2010, le Président Alassane Ouattara est à l’origine un brillant technocrate. Entre 1988 et 1998, il a été Gouverneur de la Banque centrale, président du Comité interministériel chargé d’éviter la banqueroute et de relancer l’économie ivoirienne, Premier ministre et Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI).
Au plan politique, il a également été numéro 1 du principal parti de l’opposition de Côte d`Ivoire, le Rassemblement des républicains (RDR), créé en 1994. Son défi en sa qualité de chef de l`Etat: faire de la Côte d`Ivoire un pays émergent en seulement deux mandats électoraux. Rien ne présageait l’homme à un troisième mandat en Côte d’Ivoire tant il avait annoncé en mars dernier vouloir céder la place à la nouvelle génération.
Cursus et distinction
Il fait ses études primaires en Côte d’Ivoire, et secondaires en Haute Volta, actuel Burkina Faso. Il y obtient brillamment, en 1962, son Baccalauréat, série Mathématiques Elémentaires, et bénéficie d’une bourse américaine pour poursuivre ses études aux Etats-Unis d`Amérique. Inscrit successivement à l’Institut de Technologie de Drexel, puis à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie, il obtient en 1967 un Master in Economics.
Muni de ce parchemin, il entre au Fonds Monétaire International (FMI), en avril 1968, comme Economiste. Avide de connaissances, Alassane Ouattara poursuit ses études pour obtenir, en mai 1972, un Doctorat d’Etat en Sciences Economiques (Ph.D. in Economics). En 1973, il intègre la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) alors à Paris.
En 1982, il en devient Vice-gouverneur. Il est alors âgé de 40 ans. En novembre 1984, il retourne au FMI pour occuper les fonctions de Directeur Afrique. En octobre 1988, il succède au gouverneur Abdoulaye Fadiga, à la tête de la BCEAO. En avril 1990, alors que la Côte d’Ivoire est secouée par une crise sans précédent, le Président Félix Houphouët-Boigny l’appelle à ses côtés, d’abord en qualité de Président du Comité Interministériel de Coordination du Programme de Stabilisation et de Relance Economique, puis en qualité de Premier Ministre, Chef du Gouvernement, le 7 Novembre 1990.
Au décès du Président Houphouët-Boigny, le 7 décembre 1993, Alassane Ouattara retourne au FMI où il est nommé Directeur Général Adjoint en juillet 1994. En juillet 1999, il met fin à son engagement auprès du FMI et rentre en Côte d`Ivoire. Il est élu Président du Rassemblement des Républicains (RDR), lors d’un congrès extraordinaire.
Candidat aux élections de 2010, Alassane Ouattara est élu Président de la République avec 54,10 % des voix, et est investi le 21 mai 2011 à Yamoussoukro, en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernements étrangers.
Un technocrate qui, en dix ans, n’arrive pas à instaurer l’unité dans son parti, forme son successeur sans prendre en compte le facteur risque (en y intégrant un plan B) et qui se dit irremplaçable. Et si Gon COULIBALY était mort après avoir prêté serment suite à son élection ? Pitié !!!
Bravo Mr le president