C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué publié mercredi 5 août 2020.
La Brigade spéciale d’intervention de la SADC (FIB) n’est plus pas la bienvenue en République démocratique du Congo (RDC). A l’instar de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) la RDC s’oppose à une proposition des Nations unies de reconfigurer une brigade sous-régionale intégrée à la force onusienne. C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué publié mercredi 5 août 2020.
La décision « unilatérale » des Nations unies
Le président congolais, Félix Tshisekedi avec les autres chefs d’Etat des pays de la SADC ont participé à un sommet de l’organe chargé de la défense et de la sécurité de l’organisation sous-régionale, élargi aux pays contributeurs des troupes de la Brigade spéciale d’intervention de la SADC (FIB).
Le sommet « a pris note avec inquiétude de la décision unilatérale prise par les Nations unies de reconfigurer la FIB, contrairement à la position adoptée par la SADC ». Et « a réitéré la position adoptée par la SADC telle qu’elle a été soumise au secrétaire général de l’ONU, appelant entre autres à ce que la FIB ne soit pas reconfigurée ».
Des exécutions sommaires en RDC
Cette décision peut surprendre car l’insécurité est grandissante en RDC. Près de 800 civils ont été tués par le groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est du pays depuis janvier 2019, selon un rapport des Nations unies publié en juillet 2020.
Plus grave, entre janvier 2019 et janvier 2020, les enquêteurs Bureau conjoint de l’Homme (BCNUDH) en RDC ont documenté « les exécutions sommaires d’au moins 496 civils – 142 femmes, 25 enfants et 329 hommes ». 297 autres personnes ont péri de février à juin 2020.
Créée en 2013, la FIB est dotée d’un mandat offensif. Composée de 3 000 casques bleus, cette brigade autorisée à recourir à la force de manière offensive pour neutraliser les dizaines de groupes armés locaux et étrangers actifs dans l’est de la RDC. La Tanzanie a mis à la disposition de la FIB 1 300 soldats, aux côtés du Malawi et de l’Afrique du Sud.
Cette brigade avait participé activement, à côté de l’armée congolaise, à défaire en novembre 2013 le Mouvement du 23 mars (M23), dernière rébellion importante à dominante tutsi, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, dans l’est de la RDC.