Le contexte sécuritaire fragile hypothèque l’organisation de l’élection présidentielle prévue en fin d’année.
A quatre mois de l’élection présidentielle en République centrafricaine (Rca), la tension monte déjà. D’un côté des partis politiques d’opposition et des organisations de la société civile réclament une concertation nationale préalable pour aborder les problèmes sécuritaires qui regagnent du terrain dans le pays, et partant, menacent le bon déroulement du processus électoral. C’est ce qu’a expliqué le 03 août dernier le président de l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca), Anicet George Dologuélé, cité par Radio France internationale (Rfi).
Pour l’opposant, « ce ne sont pas des revendications. C est juste inviter le président (de la République, ndlr) à rassembler un échantillon de Centrafricains pour discuter de ce processus électoral qui va dans tous les sens, pour discuter de cet accord de paix qui n’est pas respecté. Nous avançons vers les élections et de plus en plus les groupes armés occupent le terrain, deviennent de plus en plus violents », rapporte Rfi.
Poursuivant, celui qui est par ailleurs candidat à la présidentielle du 31 décembre prochain a donné trois jours aux autorités de Bangui pour répondre à sa demande. Au cas contraire, « nous, déclare-t-il, serons obligés de manifester notre mécontentement à travers des actions de désobéissance civique ».
En rappel, les autorités avaient annoncé en février 2019 avoir conclu un accord de paix avec le groupe armé dénommé Unité pour la paix en Centrafrique (Upc). Une information démentie par le chef de cette milice, Ali Darass.
Dans une interview accordée au média français citée supra, le gouvernement centrafricain, par la voix de son Premier ministre, Firmin Ngrébada, s’est penché sur cette sollicitation ainsi que sur les clauses dudit accord de paix.
« C’est la Cour constitutionnelle dans son arrêt sous forme de décision qui a dit que s’il y avait un événement qui ne permettait pas l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, il faudrait donc une concertation nationale. Mais cela ne veut pas dire qu’aujourd’hui, il faut une concertation nationale nécessairement », a déclaré le Premier ministre.
Réagissant sur le contenu de l’accorde de paix querellé, Firmin Ngrebada confie que le gouvernement a « parlé de plusieurs sujets : l’occupation de Bambouti, l’alliance avec Sidiki Abass des 3R pour la prétendue protection des Peuls, la relation avec le mercenaire soudanais Moussa Assimeh, la tentative d’entrave à la libre circulation des forces de défense et de sécurité, ainsi que des agents de l’Autorité nationale des élections (Ane).
Au terme de cette discussion, nous avons signé un procès-verbal qui résume donc les questions qui ont fait l’objet d’échanges, sur tous les engagements pris par Ali Darass pour mettre un terme à tout ce qui lui avait été reproché. Mais samedi dernier, Ali Darass sort un autre communiqué pour remettre en cause le procès-verbal du huis clos qu’il a pourtant signé, donc ce qui montre de la perfidie et de la mauvaise fois de sa part ».
S’agissant de la situation sécuritaire, le Premier ministre indique que « les responsables des groupes armés sont les partenaires du gouvernement. C’est avec eux que nous avons signé un accord politique pour la paix et la réconciliation. Nous, nous devons de nous rencontrer et de discuter sur la meilleure manière de donner effet aux engagements pris dans le cadre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation.
La sortie de la société civile, en ce qui concerne cet appel à manifestation, c’est un appel qui est hâtif, puis qu’au moment où l’appel a été lancé, la société civile n’était pas bien au courant des discussions que nous avions menées avec les conclusions que nous avions tirées. Et mieux, le dernier communiqué d’Ali Darass montre en suffisance que le gouvernement s’est assumé. Ce n’est pas une partie de plaisir, excusez-moi le terme, mais nous avons dit à Ali Darass, nous lui avons rappelé l’obligation qui lui incombe donc de respecter strictement les engagements pris dans le cadre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation ».
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