Une probable victoire d’Alassane Ouattara pourrait déclencher une guerre civile, selon les observateurs.
L’annonce de la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre fait craindre le pire. Les observateurs pensent que si cette candidature est validée par le Conseil constitutionnel, « la situation pourrait dégénérer avant même la date de convocation des Ivoiriens aux urnes », craint le journaliste Clément Yao, dans un article de « L’Afrique aujourd’hui ».
Le fantôme de crise post-électorale de 2010-2011
Dans ce scénario, les conséquences seraient désastreuses. Selon plusieurs observateurs, les violences pourraient même dépasser celles qu’a connues la Côte d’Ivoire lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
« Certains observateurs vont même jusqu’à dire que ces mêmes violences pourraient embraser la région déjà fragilisée par les mouvements jihadistes ». Ce serait alors « tous les efforts militaires consentis qui pourraient alors voler en éclat », conclut Clément Yao.
De sombres perspectives
De sombres perspectives que l’analyste politique Sylvain N’Guessan colorie dans un nouvel entretien à France 24. « Je pense que sa candidature sera validée par la Commission électorale ivoirienne (CEI). Cette dernière ne peut en effet avoir le recul requis pour analyser de manière objective l’article 183. Une chose est sûre, dans ce contexte, la candidature d’Alassane Ouattara va engendrer des troubles. Mais je ne pense pas qu’ils s’inscriront dans le temps. »
Autre point de crispation de la campagne, le retour de Laurent Gbagbo. À seulement trois mois de la présidentielle, les partisans de l’ancien président attendent toujours son retour au pays. L’ex-chef d’État ivoirien, sous conditions par la Cour pénale internationale, reste dans l’attente de son passeport.
La Constitution ivoirienne
L’article II de la Constitution ivoirienne stipule qu’aucun Ivoirien ne peut se présenter à un scrutin s’il est en exil. Mais à partir du moment où la CPI permet à Laurent Gbagbo de rentrer, il devient possible de se présenter.
« Encore faut-il qu’il en ait la volonté », dit Sylvain N’Guessan. « Si tel est le cas, il serait souhaitable qu’il puisse rentrer. À mon avis, il faudra privilégier le compromis politique : il serait intéressant que le dialogue entamé par le Premier ministre Bakayoko puisse se poursuivre et qu’une solution politique soit privilégiée. »
Notons qu’il y a 10 ans, il y a dix ans, la victoire d’Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo avait déclenché une guerre civile de plusieurs mois et fait 3 000 morts.