Pour Evariste Ndayishimiye, le Rwanda doit avant tout leur livrer les responsables de la crise qui avait endeuillée le Burundi en 2015.
La guerre froide entre le président rwandais Paul Kgame et son homologue du Burundi n’est pas prête de s’arrêter. Le président burundais a refusé la main tendue de Paul Kagamé selon le compte twitter de la présidence à Bujumbura qui a publié hier vendredi des extraits d’un discours prononcé la veille dans la commune de Busoni, dans le nord-est du pays, frontalière du Rwanda.
Le Rwanda : un pays « hypocrite »
Pourtant, il y a quelques semaines, le président rwandais Paul Kagame proposait qu’ils « tournent la page » de cinq années de brouille. Dans ce discours Evariste Ndayishimiye oppose une fin de non-recevoir claire et nette à Paul Kagamé. Il accuse ce dernier d’être « hypocrite ». Le dirigeant burundais se base notamment sur une lettre ouverte écrite par cinq réfugiés disant agir au nom de quelque 300 autres. Et qui disent être pris en otages au Rwanda.
« Nous voulons avoir de bonnes relations avec tous les pays voisins ou les pays lointains qui accueillent des réfugiés burundais. Mais nous n’allons pas avoir de bonnes relations avec un pays qui use de malice. Un pays hypocrite, qui prétend vouloir renouer de bonnes relations avec le Burundi alors qu’il met en même temps il place une grosse épine sous notre pied pour qu’on se blesse dessus », a déclaré Evariste Ndayishimiye dans son allocution.
Des préalables
« Mais nous savons pourquoi ils ont pris en otage ces réfugiés burundais. Ils l’ont fait pour qu’ils servent de boucliers aux malfaiteurs qui ont endeuillés le Burundi en 2015. S’ils veulent réellement renouer avec le Burundi, qu’ils nous livrent ces malfaiteurs pour qu’on les juge, car les Burundais ne retrouverons pas leur tranquillité tant que responsables de la crise de 2015 [les manifestations contre le 3e mandat de Pierre Nkurunziza et leur répression NDLR] ne sont pas punis. » Conclut-il.